Leonard Maurizius, dont la femme a été retrouvée assassinée, est arrêté, jugé et condamné à perpétuité. Dix-huit ans plus tard, l'innocence de Maurizius éclate... Jakob Wassermann, auteur allemand le plus traduit au monde dans l'entre-deux-guerres, livre le récit d'une célèbre erreur judiciaire aux allures de tragédie grecque.
Berlin, 1923. Otto Leonard Maurizius, homme de lettres élégant et frivole, a été condamné à la détention à vie pour le meurtre de sa femme et croupit en prison depuis dix-huit ans. Le jugement a été prononcé sur réquisitoire du procureur Andergast, au terme d'un procès tumultueux.
Or, pour Etzel, seize ans, fils de ce dernier, la culpabilité de Maurizius est loin d'être établie et reposait sur un faux témoignage. Féru de justice et d'absolu, tournant le dos à sa famille et à ses valeurs, Etzel traque le parjure - un militant nationaliste - qui se cache sous une fausse identité. Il devra le convaincre de revenir sur son serment pour rejuger cette affaire classée et étouffée.
L'Affaire Maurizius (1928), chef-d'oeuvre de lucidité et de romantisme, témoigne des questions qui hantent l'oeuvre de Wassermann : la quête de justice et l'affirmation d'une double identité presque toujours suspecte. Henry Miller, qui se disait hanté par ce livre " comme le Sphinx hantait les hommes d'autrefois ", en a fait une lecture pénétrante, ici reproduite à la suite du roman.
Le faux journal intime d'une égérie des Années folles...
Petite, Suzy Solidor rêvait d'être mannequin. Elle est d'abord conductrice d'ambulance pendant la Grande Guerre. Au coeur des Années folles, elle devient la coqueluche des artistes, objet de centaines de portraits, et règne sur la nuit dans son cabaret. Rebelle, ouvertement bisexuelle, débridée et moderne, elle séduit la France entière avec sa voix rauque. Suzy fascine. Elle n'hésite pas à poser nue devant l'objectif, à réciter des poèmes en robe de soirée ou à virevolter, ivre de bonheur, au bras de son amant. Jusqu'à ce que la guerre éclate, et bouleverse tout sur son passage. La fête est finie, vient alors le temps de tout reconstruire, ailleurs...
Bombay, novembre 1921.
Perveen Mistry a rejoint le cabinet d'avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal... Mais quand un événement dramatique vient semer le trouble lors de la visite du prince de Galles et futur souverain du Raj, elle est la seule à pouvoir mener l'enquête. La jeune Freny Cuttingmaster est tombée d'une galerie du deuxième étage lors du passage du convoi royal au Woodburn College. Un accident ? Rien n'est moins sûr. Dans un Bombay en ébullition, secoué par les luttes d'indépendance, Perveen décide d'aider les Cuttingmaster à obtenir justice.
En Vendée, Louise souffre de ne pas voir ses enfants, restés de l'autre côté de l'océan. Elle n'a qu'une envie, régler la succession de sa mère et rentrer sur ses terres lointaines du Manitoba. Elle se soucie aussi pour sa nièce de dix-sept ans, Justine, si impulsive, qui n'a qu'un rêve : partir pour le Canada. Il faudra à la jeune fille toute la force de ce fol espoir pour se jouer des aléas du destin et quitter ses marais vendéens.
Au Manitoba, Rose, la fille de Louise, se sent seule sans sa mère. Et si elle a tout pour être heureuse : une belle maison à Saint-Boniface, un mari aimant, trois enfants adorables, elle regrette d'avoir abandonné ses rêves, son envie d'écrire, de devenir journaliste...
De 1950 à 1963, les destins entrecroisés de trois femmes aux liens puissants, aventurières dans l'âme et éprises de liberté.
Octobre 1939.
Après le départ des hommes sur le front, la vie continue au domaine de Cazelles. Espérie se démène entre la gestion des terres familiales, l'accueil de ses pensionnaires et ses secrets. Le retour de Thibault a réveillé des fantômes du passé, et son souhait de la voir prendre soin de son fils Léopold la perturbe. Comment ne pas fragiliser le délicat équilibre familial qu'elle a réussi à construire depuis son divorce d'avec Charles ? À Bordeaux, Rosalie dissipe ses inquiétudes en prenant soin des réfugiés.
Dispersés sur le front, Thibault, Charles et Louis de Lestienne voient leur vie rythmée par les permissions. Jusqu'à la défaite de juin 1940. Deux ans plus tard, dans une France occupée, le domaine de Cazelles échappe au joug allemand. La nuit de Noël voit un curieux visiteur se faufiler dans la cour. Sur le pas de la porte, Léonie découvre un jeune homme, Victor, qui fuit l'antisémitisme et les rafles qui sévissent en zone occupée. Qui est-il ? Et quelles sont les raisons qui l'on poussé à traverser la France pour venir jusqu'au domaine ?
1919 : la Russie est en proie à Ia guerre civile depuis la révolution d'Octobre 1917. Blancs et Rouges s'affrontent en Ukraine en Crimée, aux confins des pays baltes et tout au long du Transsibérien. . .
À Kiev, la société aristocratique se délite. La jeune comtesse Kyra Alexandrovitch ne peut plus compter que sur elle-même. Ses parents ont été assassiné par des communistes. Son mari, officier, s'est engagé dans l'armée blanche. Son seul espoir est de rejoindre Sébastopol.
Dans la campagne ukrainienne, Mendel, jeune violoniste juif, erre. Son village vient d'être brûlé, ses parents massacrés par les Cosaques.
Sur les chemins périlleux de la guerre civile, ces jeunes fugitifs que tout oppose vont pourtant devoir s'allier.
Inspiré par les récits de son propre grand-père, Marie-José Basurco raconte la vie de Lucia et de sa famille à travers les décennies de la révolte des Asturies, en 1934, sévèrement réprimée par Franco, jusqu'en 1975, à la mort du dictateur. C'est l'histoire d'un double amour. Amour de Lucia, à la fois combattante, femme et mère, pour un homme, le beau Mikel, qui l'adore ; amour pour le peuple basque auquel tous deux appartiennent et dont le sombre destin va marquer l'union des amants du sceau de la tragédie. Roman politique ? Assurément. Mais... ce serait mutiler l'ouvrage de Marie-José Basurco que de le réduire à cette dimension. Son fil rouge, c'est la quête obstinée du bonheur qui ne cesse d'animer Lucia. Lucia - et c'est là sa grandeur - n'abdique pas ! Son goût des choses de la vie résiste à la lente et irrésistible montée des forces de mort.
Elle embrasse la vie avec fougue, Rose. L'étudiante infirmière nourrit de belles ambitions, au grand dam de sa mère, Louise, Française émigrée au Canada dans les années 1920.
En septembre 1940, la jeune femme, qui veut participer à l'effort de guerre, défie la colère maternelle en s'engageant au sein d'une organisation paramilitaire à Montréal, puis comme infirmière à Londres.
Deux rencontres vont bouleverser sa vie et malmener son coeur : Andrew, séduisant professeur d'université, et Robert, un Québécois dont elle tombe follement amoureuse.
De Winnipeg aux îles de la Madeleine et jusqu'en Angleterre, Rose traversera de nombreuses épreuves.
Un retour aux sources en Vendée, terre de ses ancêtres, en compagnie de sa mère lui donnerat-il, enfin, les réponses qu'elle attend ?
Le portrait initiatique d'une héroïne intense et courageuse.
Léonie, Espérie et Rosalie ont grandi près d'Albi dans le domaine familial de Cazelles. Elles forment, malgré leurs caractères forts et contrastés, une fratrie unie. Mais, en avril 1925, une demande en mariage inattendue vient tout anéantir. Et briser le coeur de la benjamine. Pourquoi Georges, son promis, choisit-il contre toute attente d'épouser Léonie, l'aînée obéissante ? Le chagrin et l'humiliation poussent Rosalie à partir pour Bordeaux, où, préceptrice chez des aristocrates, elle découvre une vie riche de joie et de nouveautés, loin de son austère campagne. Pour Léonie, la promesse de beaux lendemains cède bientôt aux désillusions. Quant à la fière Espérie, restée au domaine sans ses soeurs, elle rêve de progrès, de changement...
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Unies par une même éducation éclairée mais soumises aux rigueurs de l'époque, trois femmes écrivent, guidées par leurs désirs et leur soif de liberté, leur intense destin.
En 1912, Violette Pinkerton est nommée institutrice dans un village de l'Entre-deux-Mers girondin. Elle a vingt ans. C'est son premier poste.
Violette le sait. La loi séparant l'Eglise de l'Etat est récente et sa venue n'est pas souhaitée par tous. Seule la volonté du maire du village l'a rendue possible.
L'éducation des filles est sommaire, à plus forte raison dans les campagnes.
D'emblée, elle se heurte à l'abbé Brissac. Il déteste ce qu'elle représente.
L'institutrice le dépossède de ses prérogatives.
Violette va se battre pour son droit. A qui peut-elle se fier ? A Louise la brodeuse ? A Jeanne sa logeuse ? A la comtesse Lucille de Pontiac qui semble être de soutien ?
A travers L'héritage de Violette Pinkerton, c'est le combat des institutrices que le lecteur découvre. Cela semble si loin...C'est pourtant si récent.
Dans la corne de l'Afrique, au début du XXème siècle, trois destins se croisent. Celui d'une jeune fille des montagnes, enlevée et réduite en esclavage. Celui d'une jeune aristocrate anglaise insouciante, qui cherche un sens hors des mondanités. Celui d'un apprenti diplomate, généreux et en recherche d'ascension sociale. Pour chacun, la rencontre de l'autre va constituer une découverte de la fécondité du don de soi.
Derrière les grilles du zoo humain, le sauvage sert à enseigner la civilisation.
Derrière les murs de la Salpêtrière, les folles servent à enseigner la raison.
Dans les chambres aux miroirs multiples, les filles servent à enseigner l'ordre.
Paris, seconde moitié du XIXe siècle, la ville de tous les excès où se déploient les scandales de l'art, les prouesses de la science, les grands travaux d'urbanisme, les brutales politiques hygiénistes.
Paris, 1856, naissance de Jeanne L'Étang. Enfermée de maison en maison, des combles de la maison mère aux pavillons de la Salpêtrière jusqu'aux salons des maisons closes, Jeanne L'Étang apprendra à vivre et à s'orienter entre ces mondes d'exils.
L'auteure s'est immergée dans les archives de l'Assistance Publique, de la Bibliothèque universitaire Pierre et Marie Curie et de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, pour y rencontrer Charcot, Freud, Degas, les clients des bordels et les folles de la Salpêtrière, les bourgeois et les mendiants, la ville et ses ombres, jusqu'à construire autour de son héroïne la langue la plus précise et la plus puissante possible.
A l'occasion du 100e anniversaire de la victoire de 1918, Maggie, une vie pour ne finir raconte le destin vrai d'une femme dont la vie a été bouleversée par la Première guerre mondiale.
Les guerres sont propices à la naissance des grandes histoires d'amour. En période de conflit, on aime avec passion et rapidité, comme si chaque jour était le dernier. Des vies basculent au milieu des morts qui se succèdent. La société change de visage et l'Europe se dirige, sans le savoir, vers un autre désastre.
A l'occasion du centième anniversaire de la victoire de 1918, ce roman raconte le destin d'une femme dont la vie a été bouleversée par le conflit. On y retrouve l'esprit de Downton Abbey et celui de la jeunesse d'Agatha Christie qui se porta volontaire dans les hôpitaux et dont Maggie sera une fidèle lectrice. Mais on y croise aussi les affres de la Seconde Guerre mondiale, l'ombre de la Guerre Froide et la folie consumériste qui caractérise les lendemains de conflit. Un monde jeté à terre n'a qu'une seule volonté, celle de renaître plus grand, plus beau et plus fort. Mais quand les golden sixties surgissent, il est trop tard pour les témoins des heures sombres. Ils incarnent des épisodes tragiques que chacun cherche à oublier.
A travers la vie, les choix et la mort de Maggie, c'est l'histoire de ces innombrables femmes du XXe siècle qui s'incarne. On les a un peu oubliées mais les femmes d'aujourd'hui leur doivent beaucoup.
Parti sur les traces de sa grand-mère et de ses origines familiales, Patrick Weber nous conduit d'Altrincham à Manchester, de Londres à Bruxelles, d'Anvers aux camps de concentration allemands.
Au printemps 1902, les sujets de dispute ne manquent pas à Saint-Paul-des-Prés. Alors que le curé Bilodeau se mêle un peu trop de la construction de la nouvelle église paroissiale, Gonzague Boisvert, toujours aussi avare et égoïste, met le feu aux poudres en érigeant un hôtel au centre du village.
De son côté, Corinne découvre les joies de la maternité, mais ne peut compter sur son mari pour la seconder. Si Laurent montre parfois les signes d'un travailleur sérieux, plus souvent qu'autrement, ce grand charmeur irresponsable et paresseux profite des fins de semaines pour dépenser ses maigres économies autour d'un verre... de trop.
Un événement tragique bousculera la vie paisible des villageois alors que Mitaines est retrouvé mort sur la terre de Laurent Boisvert.
Cet épisode changera à jamais la vie de Corinne et Laurent.
Dans le Québec rural de 1901, la vie est rythmée par les saisons. Alors que fidélité, piété et entraide sont des vertus encouragées par le clergé tout puissant, Corinne Joyal n'aurait jamais cru qu'en épousant Laurent Boisvert, elle allait faire son entrée dans une famille où l'argent et l'égoïsme sont rois. La jeune femme découvrira rapidement que le fils de Gonzague Boisvert est un grand charmeur fainéant et irresponsable.
Dans son village d'adoption, Corinne fera la rencontre de personnages attachants comme Rosaire, un adolescent orphelin, Juliette, la soeur de Laurent, et Jocelyn Jutras, un voisin toujours prêt à aider. Au fil des mois, la nouvelle mariée, volontaire et déterminée, apprendra à se défendre autant des excès de son mari que de l'avarice de son beau-père.
Quinze années se sont écoulées et Corinne, maintenant mère de cinq enfants, n'a guère vu sa situation s'améliorer. Entre un fils fugueur, un mari infidèle, ivrogne et parfois violent, et le rêve qu'elle caresse de voir sa fille aînée devenir institutrice, les épreuves se succèdent pour la femme de trente-cinq ans. En cette année 1918, la grippe espagnole sème la panique dans le village de Saint-Paul-les-Prés. De son côté, Gonzague Boisvert, maintenant un vieillard, vend son hôtel pour la plus grande joie du curé Bilodeau, toujours aussi bourru, et achète deux camions. Quand Laurent entreprend de travailler pour lui, à la voierie, Corinne hérite alors, bien malgré elle, de toutes les tâches qu'exige l'exploitation de la ferme familiale.
La presqu'île de l'Arcouest, entre Paimpol et l'île de Bréhat, est un joli coin de Bretagne qui a hérité dans les années 1930 des surnoms de « Sorbonne-Plage », « Fort-la-Science » ou encore « Presqu'île atomique ». C'était en effet le repaire de professeurs de la Sorbonne et de savants qui, chaque été pendant la première moitié du xxe siècle, venaient y séjourner avec leur famille. Le reste de l'année, les membres de ce phalanstère menaient ensemble à Paris de grands combats politiques et scientifiques : dreyfusisme, pacifisme, rationalisme, anti-fascisme. et recherche atomique.
Dans les rangs de ce « groupe de l'Arcouest », rien moins que quatre prix Nobel : Marie Curie, Jean Perrin, Frédéric et Irène Joliot Curie, lesquels furent à deux doigts de prouver, juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale, qu'une énergie formidable pouvait être extraite de l'infiniment petit pour être mise au service de l'humanité. Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945 feront s'effondrer le rêve de ces idéalistes et sonneront la fin de la belle aventure humaniste de l'Arcouest, ainsi que celle de notre foi sans bornes en la science.
Le narrateur de cet ouvrage, qui se confond presque avec son auteur, part à l'Arcouest pour tenter de comprendre les raisons de cet échec. Quelle fut la nature exacte de l'utopie qui a couvé dans cette matrice bretonne à partir de 1900 ? Sur quels ferments idéologiques a-t-elle poussé ? Et puis à quoi donc ces universitaires et chercheurs éminents employaient-ils leurs longues vacances au bord de la mer ? Quelles traces ont-ils laissées sur ce bout de Goëlo ?
Au terme de son enquête, flâneuse et contemplative, le narrateur découvrira que la bombe d'Hiroshima était en fait une bombe à retardement, et les étés de l'Arcouest des étapes insouciantes vers une issue forcément fatale.
Une immersion romanesque dans la province de Manitoba, à l'ouest du Québec. Une saga généreuse et vibrante célébrant le courage des pionnières.
Un matin d'octobre 1921, Louis, quinze ans, quitte sa Vendée natale le coeur lourd... et le ventre rond. La jeune fille-mère se réfugie en Charente, où elle est accueillie par des Vendéens du bocage établis sur ces terres. En échange de l'entretien de leur maison, elle trouve chez eux la douceur d'un foyer pour élever sa petite Rose. Elle rencontre bientôt Marius, issu d'une longue lignée de gabariers, et l'espiègle Juliette, qui deviendra sa plus proche amie. Tout sourit à Louise, cuisinière de talent, qui se crée, derrière les fourneaux, une solide réputation auprès des notables. Jusqu'au drame...
Une nouvelle aventure l'appelle alors : celle du Nouveau Monde avec sa nature hostile, sa population chaleureuse. Lui offrira-t-elle l'espoir d'un avenir meilleur ?
Prix Charette 2019
Née en 1912, Eva Braun grandit dans une Allemagne devenue exsangue après la Grande Guerre. En 1929, elle trouve un emploi auprès d'Heinrich Hoffmann, photographe officiel du Parti national-socialiste. Timide et introvertie, elle est alors présentée au chef du parti, un petit homme d'une politesse irréprochable qui la courtise bientôt : Adolf Hitler. Ensemble, ils vont au cinéma, à l'opéra et mangent dans les meilleurs restaurants. La belle attend impatiemment chaque rendez-vous tandis que lui est totalement dévoué à la politique.Au moment où Hitler se lance en campagne électorale, Eva devient sa maîtresse. Débute alors un conte dans lequel l'héroïne tombe sous le charme d'un monstre.
Début du 20ème siècle le Maroc est en proie à des guerres tribales incessantes et au début de la colonisation. Après l'assassinat de ses parents, Mohamed Hadjar quitte son village et est rejoint par un compagnon de route qui ne le quittera plus. Ils traversent le Maroc d'ouest en est, au cours d'un voyage parsemé de péripéties, souvent tragiques, pour rejoindre l'Algérie où ils espèrent trouver du travail. Après avoir vécu à Alger la blanche, ils sont embauchés sur une grande exploitation agricole appartenant à un colon suisse. La Trappe. Tout se passe bien jusqu'à un incident majeur où Mohamed est accusé de viol. Victimes d'une rafle à Alger ils seront incorporés de force dans l'armée française et envoyés au front dans les tranchées (c'est la guerre de 14-18) Ils s'en sortent miraculeusement, Mohamed restera en France et assumera la paternité de son ami, celui-ci retournera, on le suppose, dans son pays. C'est un roman qui interroge, sur l'immigration, la colonisation, le racisme, la barbarie de la guerre et l'exploitation des soldats africains durant la première guerre mondiale. Malgré tout, l'auteur a tenté d'atténuer les épisodes tragiques en soulignant la magie des paysages et des villes traversés au cours de ce périple.
Saint-Véran, Queyras, 1920. Madeleine Marcoux est une jeune femme aussi chanceuse qu'enviée : non seulement la jolie couturière n'a perdu personne à la Grande Guerre, mais en plus Jean Banec, le séduisant secrétaire de mairie, l'invite à aller voir brûler Carnaval...
Dans le village, une rumeur commence à circuler : des jeunes, réquisitionnés par le Service du Travail Obligatoire pour l'Allemagne s'enfuiraient des villes et viendraient trouver refuge sur les hauteurs et les forêts du côté des Gorges du Verdon et Majastre ; il est vrai que des têtes nouvelles sont apparues récemment, discrètes dans les rues de la petite cité, à la recherche de fermes pour le ravitaillement ; ils ont l'allure de bûcherons, mais Martin ne s'y trompe pas, cette bande n'est pas plus composée de bûcherons que lui n'est le maire du village... Il se dit tout simplement avec espoir : la Résistance contre l'ennemi commence et s'organise !
1936. Tandis que l'Europe assiste impuissante à la montée inéluctable du nazisme, Flavie Prévot, vingt-deux ans, intègre l'école d'infirmières de l'hôpital Notre-Dame de Montréal, un des plus importants établissements de santé du Canada. Mais ce rêve d'enfant sera bien vite tempéré par les religieuses, peu enthousiastes de voir leur influence diminuer au profit de l'émancipation des jeunes femmes, et par les médecins, plus désireux de multiplier les conquêtes que de tomber amoureux.
Qu'importe. Flavie, idéaliste, n'a qu'un objectif : alléger la souffrance des patients. Elle se lie d'amitié avec Simone, une jeune orpheline réservée et sérieuse qui entend échapper au mariage et à la maternité. Tout le contraire d'Evelina, qui veut devenir infirmière pour épouser un médecin. Malgré leurs différences, les trois jeunes femmes vont nouer une indéfectible amitié.
Juillet 1914, la mobilisation pour la Grande Guerre approche. Henri abandonne Arras et sa famille pour combattre au front. Il n'en reviendra pas. Des années plus tard, lors de la Seconde Guerre mondiale, c'est au tour de son jeune frère Jean de quitter le foyer. Hanté par la mort de son aîné, il sert son pays en tant qu'officier. Et se rallie aux idées du maréchal Pétain. Alors que les rumeurs sur le sort réservé aux Juifs se multiplient, Jean refuse de voir la réalité. Malgré les alertes de sa secrétaire Mireille, une femme juive qu'il affectionne. La vérité se manifeste avec une extrême violence lorsqu'il intègre la 2e division blindée du général Leclerc.
Alors que le centenaire de la Grande Guerre est célébré, Denis Barbe interroge dans ce roman la notion de patriotisme. Il aborde sans détour l'histoire des soldats et des militaires qui, lors des deux guerres mondiales, ont été prêts à tout donner au nom de leur patrie.