« Que ce livre joyeux vous accompagne partout, qu'il essuie vos larmes afin d'en faire couler d'autres plus grosses et plus pleines, qu'il vous éclaire dans vos nuits de plein jour, qu'il vous dévoile un horizon d'événements, qu'il vous trahisse.
Ce n'est pas un livre en fait mais un kit de survie en territoire hostile. Un couteau suisse. Écrivez dessus, cornez des pages, lâchez-y vos sanglots, il sert à ça, ce livre.» Plus de 150 poètes, plus de 300 poèmes: Louise Labé, Richard Coeur de Lion, François Villon, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard, Paul Scarron, Jean de La Fontaine, Pierre Corneille, Nicolas Boileau, Molière, Denis Diderot, Marceline Desbordes-Valmore, Jean Racine, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alphonse de Lamartine, Germaine de Staël, Alfred Jarry, Théophile Gautier, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Alphonse Allais, Anna de Noailles, Lautréamont, Paul Valéry, René Char, Tristan Tzara, Charles Péguy, Paul Éluard, André Breton, Blaise Cendrars, Marguerite Yourcenar, Jean Cocteau, Jacques Prévert, Henri Michaux, Jean Genet, Boris Vian, Francis Ponge, Louis Aragon, Marguerite Duras, Barbara, Aimé Césaire, Jacques Brel, Georges Moustaki, François Cheng, Yves Bonnefoy, Andrée Chedid, Christian Bobin, Dominique Sampiero et bien d'autres.
Souvent croisés dès notre plus jeune âge, La Fontaine et sa galerie d'animaux anthropomorphiques occupent une place bien particulière dans notre patrimoine littéraire. Grâce à cette anthologie, plongez dans l'univers fabuleux de ce conteur hors pair, subtil moraliste et génie poétique! Saurez-vous encore réciter quelques vers?
Construit autour de courts poèmes en prose, lait et miel parle de survie. De l'expérience de la violence, des abus sexuels, de l'amour, de la perte et de la féminité. Le recueil comprend quatre chapitres, et chacun obéit à une motivation différente, traite une souffrance différente, guérit une peine différente. lait et miel convie les lecteurs à un voyage à travers les moments les plus amers de l'existence, mais y trouve de la douceur, parce qu'il y a de la douceur partout si l'on sait regarder.
Les plus beaux poèmes d'amour de la langue françaiseDe «L'amour lointain» des troubadours jusqu'aux «Yeux d'Elsa», si profonds qu'Aragon y perdait la mémoire, notre poésie française porte en elle tout l'amour du monde. Amour de jeunesse ou de maturité, amour-passion, amour-tendresse, amour perdu et retrouvé, amour rêvé ou amour fou : voici, du XIIe siècle à nos jours, les plus beaux poèmes inspirés par le sentiment amoureux réunis dans ce livre. Le poème d'amour est sûrement le meilleur dénominateur commun entre les êtres, en tout temps et en tous lieux, parce que les mots porteurs d'amour ont valeur universelle. J. O.
Dans cette anthologie de la mouvance romantique, qui compte quarante-cinq auteurs représentatifs, poètes des différents «cénacles» littéraires, monstres sacrés, chansonniers et satiristes de l'époque se succèdent chronologiquement, de l'an premier du siècle à la mort de Théophile Gautier en 1872.
Cet ouvrage propose, en version bilingue, un choix étendu et représentatif de poèmes de John Donne, chef de file de l'école «métaphysique» anglaise, et l'un des plus grands poètes de tous les temps. La poésie de Donne sait émouvoir également dans tous les registres où elle s'exerce, aussi bien par les variations à l'infini sur des thèmes érotiques qui caractérisent les Élégies, et qu'enrichit dans les Chansons et sonnets un brillant contrepoint de mysticisme profane, que dans les accords bouleversants des Sonnets sacrés de l'âge mûr où s'épanouit, sublimée, la nature ardente du poète. La poésie de Donne, jaillie d'une sensualité impérieuse et omniprésente, s'approprie avec un bonheur rare l'appareil complexe d'images et de symboles de la science médiévale et élisabéthaine, le structurant et l'harmonisant en un univers poétique dont la raison suprême est l'amour.
Livre culte, oeuvre majeure de la litte´rature ame´ricaine du vingtie`me sie`cle et aboutissement d'un immense travail de traduction qui aura dure´ une vingtaine d'anne´es, « A » est enfin accessible en franc¸ais dans son e´dition inte´grale.
Chef-d'oeuvre de Louis Zukofsky et sommet de l'objectivisme, la publication de « A » est l'e´ve´nement poe´sie de ces dernie`res anne´es.
Zukofsky disait de « A » : « ces mots sont ma vie » - il y aura consacre´ quarante cinq anne´es de travail.
Oeuvre majeure de la modernite´ ame´ricaine, « A » peut e^tre lu a` la fois comme un manifeste, le te´moignage d'une vie traverse´e par les espoirs et les de´sastres du sie`cle dernier, une que^te de l'amitie´ (Ezra Pound, William Carlos Williams) et un chant d'amour pour sa femme Celia. Dans « A » se me^lent inextricablement la vie de Louis et de sa famille, les e´ve´nements historiques du vingtie`me sie`cle, la musique, une re´flexion morale et politique hante´e par la pre´sence textuelle de Marx et Spinoza. Les 24 sections qui composent « A » - 24 comme les heures d'une journe´e - re´ve`lent une me´thode de composition d'une grande audace, qui alterne le vers rime´, le vers libre, le collage, la correspondance, les citations, l'e´criture the´a^trale, l'e´criture musicale...
Le mode`le prosodique demeure le vers de Shakespeare, son mode`le rythmique, l'art de la fugue et du contrepoint de Bach.
Belgique, terre de poètes ! Est-ce toujours aussi vrai ? Cette anthologie fait le point sur la poésie belge de langue française actuelle, pour en illustrer toute la richesse et la diversité. Vingt ans de publications : les 117 poètes réunis ont tous publié entre 2000 et 2020. Le plus âgé (Michel Lambiotte) est né en 1921, le plus jeune (Quentin Volvert) en 1998 ! Des poètes confirmés, de jeunes voix, des phares, des méconnus ; tous les courants, tous les styles d'écriture sont représentés :
Poètes de l'être, du langage ou de l'objet, de la nature ou de la relation humaine, minimalistes ou baroques, subversifs, classiques ou plus surréalistes. Des traditions, des modernités...
Lorsqu'elles tombent entre les mains de Félix Fénéon à la fin du XIXe siècle, Les Fables disparates d'Hérode Neth-Omphale sont perçues par le collectionneur et critique d'art comme « une opération d'une intelligence visionnaire ». Mais cet exemplaire unique de poèmes et de collages imprimé en 1884 disparaît mystérieusement peu de temps après, enveloppé d'un halo légendaire. Un demi-siècle plus tard, l'oeuvre refait surface et, par l'entremise d'un expert en éditions anciennes, est restituée aux lecteurs. Si nous savons désormais que derrière ce pseudonyme se cache une artiste venue des Andes argentines du nom d'Abipone Lules, nous ne pouvons dire comment une anticipation aboutie des collages surréalistes a pu voir le jour plus de 100 ans avant Une Semaine de bonté de Max Ernst. Les éditions invenit vous invitent à découvrir dans ce fac-similé un chefd'oeuvre annonciateur de l'art moderne et à vous laisser surprendre à chaque page par de nouvelles fables, comme des exercices de style avant l'heure.
Note de l'éditeur Les Cahiers de Valéry furent écrits chaque jour (ou peu s'en faut) de 1894 à 1945, année de la mort de l'auteur, entre 4 h et 8 h du matin environ. Cette énorme masse de notes - pour la plupart des fragments - remplit 262 cahiers de formats très divers, dont l'édition en fac-similé couvre près de 26 600 pages. À plusieurs reprises, mais notamment à partir de 1921, Valéry entreprit de classer ses notes sous différentes rubriques ou chapitres, classement en vue duquel il copia puis fit copier ses textes, les relut, les annota parfois et donna à chacun un sigle correspondant à son thème majeur. Le classement de 1921-1945, laissé inachevé, reflétant ainsi l'attitude ambivalente de Valéry à l'égard de tout système clos, comprend trente rubriques (et de nombreuses sous-rubriques). L'édition thématique de la Pléiade a respecté ces rubriques, tout en faisant un choix à l'intérieur de chacune d'elles:elle n'a retenu en moyenne pour chaque rubrique qu'un dixième des notes qui s'y rapportent, les passages ayant été sélectionnés soit parce qu'ils sont caractéristiques de la pensée ou de la sensibilité de Valéry, soit pour leur beauté ou leur force (les deux critères se recouvrent souvent). À l'intérieur de chaque rubrique, les notes ont été ordonnées chronologiquement. Ce volume reproduit les trois chapitres Poèmes et PPA [Petits poèmes abstraits], Poésie et Ego scriptor tels qu'ils ont paru dans l'édition de la Pléiade (où on trouvera - également sous forme de choix - les vingt-sept autres chapitres, auxquels ont été jointes des réflexions de Valéry sur les Cahiers eux-mêmes). L'appareil critique de la Pléiade est ici refondu et enrichi de nombreux éléments nouveaux.
«Bien que sans méchanceté véritable et n'ayant, à la différence de son contemporain Perse (34-62) dans ses Satires et un peu plus tard de Juvénal dans les siennes, nulle intention de redressement moral, Martial sait donner, d'une plume vigoureuse, concise et élégante, avec une totale impudeur, une image à la fois cruelle et pittoresque de la Rome de son temps. De là le succès immédiat de son oeuvre, celui du scandale, de la satire contemporaine, du billet de la commère. Quitte à se faire égratigner, on sollicitait presque d'être mentionné par lui comme on fait aujourd'hui le siège des journalistes. Mais il se trouve que cet accueil favorable s'est poursuivi à travers les siècles. Martial continua d'être lu au Moyen Âge. Il figure parmi les premiers auteurs diffusés après l'invention de l'imprimerie et l'on a continué de l'éditer et de le traduire dans tous les pays jusqu'à nos jours.» Jean Malaplate.
Emmanuel Hocquard (1940-2019) est l'un des grands poètes français du dernier demi-siècle : l'un de ceux qui auront contribué à repenser de fond en comble l'écriture poétique, à lui imaginer des formes et des orientations nouvelles. Parmi ses livres majeurs (tous publiés chez P. O. L), citons Les Elégies, Théorie des tables, Un test de solitude, ma haie, Une grammaire de Tanger... L'aventure d'Orange Export Ltd.
Inaugure le parcours d'écrivain d'Emmanuel Hocquard. Fondée au début des années 1970 avec la peintre Raquel, cette minuscule maison d'édition aura joué un rôle souterrain - mais déterminant - en réunissant une constellation de poètes qui devaient s'affirmer comme des auteurs marquants de leur génération. Imprimés à la main (et à peu d'exemplaires) dans l'atelier de Malakoff, ces livres brefs témoignent aussi d'une des dernières inventions collectives de la poésie française, avant sa dissémination actuelle.
Un volume rassemblant l'intégralité des publications d'Orange Export Ltd. , augmentées de divers documents, avait été publié chez Flammarion en 1986. C'est cet ouvrage - épuisé de longue date - que nous republions aujourd'hui à l'identique, tel qu'Emmanuel Hocquard l'avait conçu. Une importante préface de Stéphane Baquey situe l'apport de cette étonnante aventure éditoriale dans l'histoire littéraire contemporaine.
« Pourquoi le Persan estime-t-il à tel point ses grands poètes, lesquels ont acquis chez nous une vénération quasi religieuse?
Quelle est la nature de ce rapport intime qui lie le Persan à ses poètes dont les messages investissent tout son être et pénètrent profondément la substance de son âme? » C'est à partir de cette interrogation que Darius Shayegan, l'un des plus importants penseurs iraniens vivants, nous introduit aux cinq grands poètes persans, on pourrait presque dire les cinq « saints » de la Perse :
Ferdowsî, qui par son Shahnameh ou Livre des rois, refonda l'identité persane en inscrivant son présent musulman dans un passé immémorial incarné par la langue persane ; Omar Khayyâm, le libre penseur mystique ; Mowlânâ Rûmî, auteur du Mesnevi, surnommé « le Coran persan » ; Sa'dî l'humaniste et Hâfez le mystérieux, incarnations de la poésie pure. Chacun représente une facette de l'âme iranienne toujours vivante, comme en témoigne l'immense succès de ce livre en Iran : neuf réimpressions en un an !
Aux Belles Lettres, le cru 2021 est essentiel, donc poétique. Dans notre format semi-poche emblématique (12,5 x 19 cm), dix recueils de vers à la parure végétale et au charme anglosaxon sont parus au fil des saisons. Ils mettent en regard une traduction choisie pour sa qualité littéraire avec des illustrations variées : photographies, dessins, reproductions de tableaux.
Dans la série Poésie Magique, demandez par ordre d'apparition : l'adulte nouveau-né, aux chants divinement gravés ; le jeune romantique à l'épitaphe romaine ; la femme-tableau au verbe haut ; la fratrie géniale aux jeux souterrains ; l'amoureux transi, aux lettres imbibées de gin ou de bière ; l'anglaise impénitente, en goguette dans le Paris d'après-guerre ; le soldat de papier aux envolées lyriques ; l'ardente collectionneuse, de beauté entêtée ; le vieux fou aux fugues enfantines ; la mort au cours cristallin, qui fait chanter les pierres et vibrer les chagrins.
Ces joyeux drilles forment un cercle un peu particulier - d'aucuns diraient disparu - qui rassemble dix poètes anglo-saxons versés dans le culte de l'éphémère et la contemplation de l'éternel. Citons pêle-mêle William Blake, John Keats, Christina Rossetti, Charlotte, Emily, Anne et Branwell Brontë, Dylan Thomas, Hope Mirrlees, Walt Whitman, Emily Dickinson, John Clare et Edgar Lee Masters.
« Le monde entier est un théâtre : hommes et femmes y sont de simples acteurs, ils ont leurs entrées puis leurs sorties. Un homme au cours de sa vie endosse plusieurs rôles et sa comédie se joue sur sept âges.
Premier âge : le nouveau-né, pleurnichant et vomissant dans les bras de sa nourrice.
Deuxième âge : l'écolier geignard, avec son cartable et son visage propre du matin, rampant à contrecoeur comme un escargot jusqu'à l'école.
Troisième âge : l'amoureux, soupirant telle une chaudière et composant une ritournelle pitoyable en hommage aux sourcils de son amante.
Quatrième âge : le soldat, farci de jurons bizarres, poilu comme une bête, fier, brutal et soupe au lait, cherchant la réputation aussi soudaine qu'évanescente jusque dans la gueule des canons.
Cinquième âge : le juge, avec une belle bedaine ronde, fourrée de bons chapons, oeil grave et barbe en pointe,achalandé de sages maximes et de clichés du jour : ainsi il joue son rôle.
Sixième âge : il passe à la culotte décharnée et aux pantoufles du vieux fou, lunettes au nez, bourse au côté, les hauts-de-chausses de sa jeunesse bien conservés, mais bien trop larges pour des jambes atrophiées, sa grosse voix d'homme, retournant au timbre châtré de l'enfance, a le son de la flûte.
Septième âge : la dernière scène, qui met fin à ce récit étrange et tumultueux, est la seconde enfance et le simple oubli, sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien. »
Michel Deguy est mort le 16 février 2022 à l'âge de 91 ans. Il avait publié son premier livre de poèmes, Les Meurtrières en 1959 ; il a fait paraître, tenace jusqu'à l'opiniâtreté, son dernier livre le 3 mars 2022 : La Commaison (L'extrême contemporain). Il avait fondé la revue Po&sie en 1977, il y a 45 ans. Il y tenait comme à la prunelle de son oeuvre. Sa revue lui rend hommage par un numéro exceptionnel qui rassemble images, témoignages, souvenirs et études. Il ne s'agit pas seulement de se retourner vers Michel Deguy, mais de tourner Deguy vers notre présent pour nous donner un futur avec lui.
C'est essentiellement entre 1520 et 1530 que s'est formé le corpus musical et poétique des chansons françaises contemporaines de la Pléiade. Les critères qui ont prévalu dans le présent choix ont été d'abord l'originalité musicale et la qualité littéraire des textes. Le recueil offre près de trois cents chansons et s'accompagne d'exemples de notations musicales de l'époque.
Depuis ses Exercices d'incendie (1994), Sandra Moussempès poursuit son travail expérimental, ludique et grave à la fois. Elle a publié plusieurs titres aux éditions de l'Attente et quatre volumes dans la collection Poésie/Flammarion, de Vestiges de fillette (1997) à Sunny girls (2015).Je vois au loin un ciel rose et un ciel noir en moiJe remplace la poésie par des boissons protéinéesOu des cerises en gélatine pour combler un déficitJe deviens le poème que j'écrisDe la glotte aux muqueuses préraphaélitesPoème cicatrice ou flacon d'eau de roseDans une chambre obscure avec un dessin animéque personne ne regardeLe poème se tient là devant toi corridor sans porteÀ la verticale
Benjamin Fondane était un sismographe, a pu écrire Maurice Roche, non pas qu'il enregistrait les secousses, mais parce qu'il les prévoyait. Ses poèmes annonçaient le désastre imminent qu'allait connaître les juifs et l'humanité tout entière. C'est particulièrement vrai du recueil Titanic, écrit en 1936, au moment où le Front populaire arrivait au pouvoir en France et où Fondane effectuait son second voyage en Argentine afin d'y tourner le film Tararira, alors qu'il espérait trouver dans ce pays une terre d'exil.
C'est un re^ve effrayant et je m'y trouve encore.
- Une chose mouvante et qu'on appelle Terre coule a` pic, lentement, hors du regard de l'e^tre...
A` ba^bord, le linge se`che comme avant le de´luge, calme le jeu d'e´checs se poursuit, un pion avance, la danse dans le hall pe´ne`tre dans les chairs avec l'odeur sucre´e des tropiques... [...].
A` cinq minutes de la fin du monde l'orchestre attaque le Tonnerre...
La Beaute´ meurt d'e´puisement sur les genoux des spectateurs e´mus par cette Nuit savoureuse entre toutes...
Je pense que la poésie c'est quelque chose que vous attendez, jusqu'à ce qu'elle vienne (...) Comme une plante qui grandit par en-dessous et que soudain vous voyez surgir dans le jardin, et vous ne saviez pas qu'elle était là, comme le printemps survenant dans un paysage tout sec.
À l'origine, une source, unique, précise. Le pétrarquisme jaillit de l'oeuvre et du nom de Pétrarque. Philosophe, linguiste, homme d'Église et de pouvoir, humaniste, il est aussi l'un des plus grands poètes occidentaux. Conquis par une Laure entrevue dans l'église Sainte-Claire d'Avignon en avril 1327, le poète florentin développe une nouvelle poésie d'amour où sa dame assume une dimension que l'on peut dire « moderne ». Laure meurt prématurément, la poésie de Pétrarque se libère de la menace d'amours trop sensuelles et laisse transparaître la beauté et la douleur de la passion d'un poète humain. Il perfectionne le sonnet dont il révèle toute l'élégance et la richesse. En même temps, son patriotisme et son attachement à sa langue maternelle le poussent à composer des poésies en langue Vulgaire, élevant les langues vernaculaires au rang des modèles antiques.
Le succès de la poésie de Pétrarque est tel que, de sa source, se répand un courant littéraire pétrarquiste. L'oeuvre du Toscan se propage partout en Italie dès le xve siècle. Dans chaque ville, de nombreux poètes y puisent avant d'en renforcer le cours par de multiples productions qui rendent hommage au modèle imité. Et le courant est si fort qu'il dépasse les frontières. Il inonde les poésies française et espagnole dès le xvie siècle. Et les plus grands poètes s'y abreuvent, tandis qu'en Italie l'imitation est si diffuse qu'il est délicat, parfois, de savoir si les nouveaux poètes s'inspirent du Florentin ou des pétrarquistes locaux. Il en va bientôt de même en France où d'aucuns renient leur source d'inspiration première, forgent des courants nationaux, pour ne pas dire nationalistes. L'oeuvre de Pétrarque atteint le Portugal, les rives de l'Angleterre, puis remonte, au xviie siècle, le cours des fleuves vers l'Allemagne.
La vague de la mode pétrarquiste n'est pas une onde régulière, et tandis qu'elle apparaît ici, elle est ailleurs au plus bas ; puis resurgit plus loin, dans le temps. Quelles sont ces voies suivies par les multiples courants pétrarquistes ? Quels poètes les empruntent ? Que reste-t-il, si loin de leur source, des vers du poète toscan ? Le livre tente de répondre à ces interrogations pour souligner, dans le même temps, la dimension pluriculturelle et évolutive de la poésie d'amour de la Renaissance - au sens large du terme -, dans une Europe en quête de langues nationales reconnues, de formes poétiques nouvelles, mais aussi, plus largement, d'identités politiques et religieuses, affermies.
Le numéro 177 (2021/3, septembre 2021) s'ouvrira par deux hommages : le premier à Philippe Jaccottet (avec des inédits et des contributions de Josée-Flore Tappy, Mathilde Vischer, Fabio Pusterla, et un dessin d'Anne-Marie Jaccottet), le second à Jude Stéfan (avec des contributions de Michel Deguy, Bénédicte Gorillot, Tristan Hordé).
Il se poursuivra par un fort dossier de poèmes français (pour plusieurs poètes il s'agira de leur première publication en revue) : Anna Ayanaglou, Bruno Aubert, Régine Borderie, Salah Diab,Alexander Dickow, Gabriel Meshkinfan, Pascal Mora, Antoine Morisod, Daniel Pozner, Jonas Waechter).
Après des proses d'art (Christian Bonnefoi et Laurent Jenny) et des proses théoriques (Francesca Serra et Jeremy Filthuth), la revue célébrera le sept-centième anniversaire de la mort de Dante.
Elle le fera en proposant une retraduction du Monarchia (suivi d'un texte de Cl. Mouchard sur Cl. Lefort et Dante), en publiant des articles classiques de spécialistes italiens de Dante trop mal connus en France (M. Tavoni, G. Contini), mais aussi de spécialistes français (D. Ottavinani et I. Rosier) et en interrogeant quatre grands traducteurs qui ont récemment retraduit Dante : René de Ceccatty, Michel Orcel, Danièle Robert, Jean-Charles Vegliante. Le dossier se poursuivra par des études sur Dante et certains poètes du 20ème siècle (cette partie s'ouvrira pas le texte de M. Deguy : « Réponses à un questionnaire sur Dante »).
Juvenilia d'Emily Brontë (de la saga de Gondal, dont les proses sont perdues, il ne reste que les poèmes), traduit et présenté par Patrick Reumaux. Le plus long poème qu'ait écrit Emily Brontë. Il narre le meurtre de la reine de Gondal, en son royaume imaginaire. Dès le début, selon Swinburne, vous y respirerez « l'air sombre et froid des présages et la passion tragique ».
Postface de Romer Wilson. Illustrations de Victor Caniato.
Lutterie électrique est un livre qui porte sur des questions de poétique propres au travail du poète Samuel Rochery. Il prend la forme d'un échange entre Steve Savage et l'auteur, afin d'élucider les raisons, parfois simplement les causes, d'une position qui peut s'entendre comme la fabrication d'un instrument de lutte, fût-ce avec les moyens du bord, pour que puisse passer un courant dans la langue - au-delà de ce qu'on range déjà sous le nom de littérature. On y cherchera à savoir comment s'articule l'improvisation à l'idée du livre achevé, pourquoi et comment lier la musique rock à la poésie, en quel sens une figurine peut remplacer le personnage littéraire, en quoi le poète est lyrique (comme tout le monde), et que son lyrisme, il lui appartient d'en faire autre chose.
Éditorial.
« Comme avec Deguy », Martin Rueff.
UKRAINE 2022.
Vasyl Stus, « Les routes grondent sourdement » et autres poèmes, traduits et présentés par Georges Nivat.
Poètes d'Ukraine dans Po&sie, présentés par Claude Mouchard.
Trois voix poétiques d'Ukraine aujourd'hui, Kataryna Kalytko, Lubov Yakymtchouk, Verhiy Jadan, présentées et traduites par Iryna Dmytrychyn.
L'AGENCEMENT DES MOBILES (MANIFESTES).
Présentation, Pierre Vinclair.
La forme & l'énergie.
Jean-Christophe Bailly, Auxeméry, Yves di Manno (avec Guillaume Condello), Isabelle Garron (avec Julia Pont), Ivar Ch'Vavar (avec Pierre Vinclair), Dominique Quélen (avec Pierre Vinclair), Eugénie Favre et Brice Bonfanti (avec Pierre Vinclair).
L'histoire & l'action.
Laurent Demoulin, Florence Pazzottu, Pierre Vinclair, Bruno Fern, Typhaine Garnier, BoXoN, Frank Smith, « vers des guérillas poétiques » (avec Frédérique Cosnier) L'écriture & la vie.
Maël Guesdon, Marie de Quatrebarbes, Christophe Manon, Patrick Beurard-Valdoye, Aurélie Foglia, Ariane Dreyfus et Ludovic Degroote, François Heusbourg, Cédric Le Penven, Yann Miralles.
Les choses & les milieux.
Stéphane Bouquet, Jean-Claude Pinson, Marine Riguet, Laurent Albarracin avec Julien Starck, Michaël Batalla et Olivier Domerg, Fabienne Raphoz (avec Pierre Vinclair).
Droit de réponse.
Danièle Robert, « Du Chevalier de l'approximatif ».