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Éditeurs
Viviane Hamy
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L'art de la joie
Goliarda Sapienza
- Viviane Hamy
- Litterature Etrangere Hamy
- 7 Septembre 2005
- 9782878582154
Un météore éblouissant, le livre d'une vie qui commence ainsi : « Et voyez, me voici à quatre, cinq ans traînant un bout de bois immense dans un terrain boueux. Il n'y a pas d'arbres ni de maisons autour, il n'y a que la sueur due à l'effort de traîner ce corps dur et la brûlure aiguë des paumes blessées par le bois. Je m'enfonce dans la boue jusqu'aux chevilles mais je dois tirer, je ne sais pas pourquoi, mais je dois le faire. Laissons ce premier souvenir tel qu'il est : ça ne me convient pas de faire des suppositions ou d'inventer. Je veux vous dire ce qui a été sans rien altérer.
Donc, je traînais ce bout de bois ; et après l'avoir caché ou abandonné, j'entrai dans le grand trou du mur, que ne fermait qu'un voile noir couvert de mouches. Je me trouve à présent dans l'obscurité de la chambre où l'on dormait, où l'on mangeait pain et olives, pain et oignon. On ne cuisinait que le dimanche. Ma mère, les yeux dilatés par le silence, coud dans un coin. Elle ne parle jamais, ma mère. Ou elle hurle, ou elle se tait. Ses cheveux de lourd voile noir sont couverts de mouches. Ma soeur assise par terre la fixe de deux fentes sombres ensevelies dans la graisse. Toute la vie, du moins ce que dura leur vie, elle la suivit toujours en la fixant de cette façon. Et si ma mère - chose rare - sortait, il fallait l'enfermer dans les cabinets, parce qu'elle refusait de se détacher d'elle. Et dans ces cabinets elle hurlait, elle s'arrachait les cheveux, elle se tapait la tête contre les murs jusqu'à ce qu'elle, ma mère, revienne, la prenne dans ses bras et la caresse sans rien dire.
Pendant des années je l'avais entendue hurler ainsi sans y faire attention, jusqu'au jour où, fatiguée de traîner ce bois, m'étant jetée par terre, je ressentis à l'entendre crier comme une douceur dans tout le corps. Douceur qui bientôt se transforma en frissons de plaisir, si bien que peu à peu, tous les jours je commençai à espérer que ma mère sorte pour pouvoir écouter, l'oreille à la porte des cabinets, et jouir de ces hurlements. Quand ça arrivait, je fermais les yeux et j'imaginais qu'elle se déchirait la chair, qu'elle se blessait. Et ce fut ainsi qu'en suivant mes mains poussées par les hurlements je découvris, en me touchant là d'où sort le pipi, que l'on éprouvait ainsi une jouissance plus grande qu'en mangeant le pain frais, les fruits. Ma mère disait que ma soeur Tina, «la croix que Dieu nous a justement envoyée à cause de la méchanceté de ton père», avait vingt ans ; mais elle était grande comme moi, et si grosse qu'on aurait dit, si on avait pu lui enlever la tête, la malle toujours fermée de mon grand-père : «Un damné, plus encore que son fils.», qui avait été marin. Quel métier c'était que celui de marin, je n'arrivais pas à le comprendre. Tuzzu disait que c'étaient des gens qui vivaient sur les bateaux et allaient sur la mer . mais qu'est-ce que c'était que la mer ? » L'Art de la joie résiste à toute présentation. Roman d'apprentissage, il foisonne d'une multitude de vies. Roman des sens et de la sensualité, il ressuscite les élans politiques qui ont crevé le XXe siècle. Ancré dans une Sicile à la fois sombre et solaire, il se tend vers l'horizon des mers et des grandes villes européennes...
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Ce livre a reçu le Prix Des Libraires 2002, le Grand Prix des lectrices de Elle 2002, le Prix du Meilleur Polar Francophone 2002, et le Deutscher Krimipreis 2004 (Allemagne). On l'a peint soigneusement sur les treize portes d'un immeuble, dans le 18e arrondissement de Paris : un grand 4 noir, inversé, à la base élargie. En dessous, trois lettres : CLT. Le commissaire Adamsberg les photographie, et hésite : simple graffiti, ou menace ? À l'autre bout de la ville, Joss, l'ancien marin breton devenu crieur de nouvelles est perplexe. Depuis trois semaines, une main glisse à la nuit d'incompréhensibles missives dans sa boîte à messages. Un amuseur ? Un cinglé ? Son ancêtre murmure à son oreille : « Fais gaffe à toi, Joss. Il n'y a pas que du beau dans la tête de l'homme. » Ce roman est traduit ou en cours de traduction dans plus de vingt-cinq pays.
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Ce livre a reçu le prix du Festival de Saint-Nazaire 1996. « Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? » Ça amuse les Parisiens. Depuis quatre mois, cette phrase accompagne les cercles qui surgissent la nuit, tracés à la craie sur les trottoirs ; en leur centre, prisonniers, un débris, un déchet, un objet : trombone, pince à épiler, patte de pigeon... Le phénomène fait les délices des journalistes et des psychiatres. Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles et leur contenu hétéroclite « suintent » la cruauté. Il le sent : bientôt, de l'anodin on passera au tragique...
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Le mardi, il y eut quatre brebis égorgées à Ventebrune, dans les Alpes. Et le jeudi, neuf à Pierrefort. Un loup solitaire ? Roué, cruel, avec son cul bas sur ses pattes grises ? La Bête du Mercantour. Mais au village de Saint-Victor-du-Mont, tous n'y croient pas, à la Bête. Ce n'est pas une Bête. C'est un homme. Un loup-garou. À Paris, devant son écran, le commissaire Adamsberg guette les nouvelles du Mercantour. Il ferme les yeux. Son enfance pyrénéenne, la voix des vieux... « Comme des tisons, mon gars, comme des tisons ça fait, les yeux du loup, la nuit.»
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Ce livre a reçu le prix Mystère de la Critique 1996 et le prix du Polar de la Ville du Mans 1995. Un hêtre peut-il pousser en une seule nuit dans un jardin, à Paris, sans que personne l'ait planté ? Oui. Chez la cantatrice Sophia Siméonidis ; et elle n'en dort plus. Puis elle disparaît sans que cela préoccupe son époux. Après une série de meurtres sinistres, ses trois voisins « dans la merde », aidés par l'ex-flic pourri Vandoosler, découvriront les racines du hêtre, vieilles de quinze ans, grasses de haine et de jalousie.
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Marc Montroy, journaliste à L'Écologue, se rend à Hopewell en Virginie, la «capitale de la chimie», pour enquêter sur le scandale du chlordécone, aussi appelé Kepone. Il y rencontre le Pr Ashland, qui l'encourage à orienter ses investigations du côté de Farma, société basée officiellement au Brésil et dirigée officieusement depuis les Antilles françaises. Apprenant que son père, Célio, est atteint d'un cancer, Marc rentre précipitamment en Guadeloupe. Célio est persuadé que sa maladie est due au chlordécone. Utilisé de 1972 à 1995, ce pesticide a pollué des terres et des eaux à la biodiversité unique. Max, l'ami indépendantiste de Célio, voit là l'oeuvre des Békés qui, non contents de posséder les richesses des îles, s'en sont pris une fois de plus aux descendants d'esclaves. Alors que Marc pense rédiger un simple article relatant un écocide passé, des morts violentes en lien avec son enquête surviennent. Avec Max, tout aussi décidé à découvrir la vérité, ils sont loin d'imaginer l'engrenage infernal dans lequel ils viennent de tomber. En brassant les eaux troubles du scandale lié au chlordécone, Kepone nous offre une plongée vertigineuse dans les grands courants contestataires de nos sociétés. C'est aussi un thriller haletant et savamment documenté.
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« Adamsberg termina son café et posa son menton dans sa main. Il lui était arrivé en des tas d'occasions de ne pas se comprendre, mais c'était la première fois qu'il échappait à lui-même. La première fois qu'il basculait, le temps de quelques secondes, comme si un clandestin s'était glissé à bord de son être et s'était mis à la barre. De cela, il était certain : il y avait un clandestin à bord. Un homme sensé lui aurait expliqué l'absurdité du fait et suggéré l'étourdissement d'une grippe. Mais Adamsberg identifiait tout autre chose, la brève intrusion d'un dangereux inconnu, qui ne lui voulait aucun bien. »
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« La Brigade avait accumulé des résultats incontestables, mais Veyrenc demeurait très sceptique. À savoir si cette efficacité était le résultat d'une stratégie ou le fruit tombé de la Providence. Providence qui fermait les yeux, par exemple, sur le fait que Mercadet ait installé des coussins à l'étage et y dorme plusieurs heures par jour, sur le fait qu'un chat anormal défèque sur les rames de papier, que le commandant Danglard dissimule son vin dans le placard de la cave, que traînent sur les tables des documents sans lien avec les enquêtes, annonces immobilières, listes de courses, articles d'ichtyologie, reproches privés, presse géopolitique, spectre des couleurs de l'arc-en-ciel, pour le peu qu'il en avait vu en un mois. Cet état de choses ne semblait troubler personne, sauf peut-être le lieutenant Noël, un gars brutal qui ne trouvait personne à son goût. Et qui, dès le second jour, lui avait adressé une remarque offensante à propos de ses cheveux. Vingt ans plus tôt, il en aurait pleuré mais aujourd'hui, il s'en foutait tout à fait ou presque. Le lieutenant Veyrenc croisa les bras et cala sa tête contre le mur. Force indélogeable lovée dans une matière compacte. »
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Cette nuit-là, dit-elle lentement, Lina a vu passer l'Armée furieuse.
- Qui ?
- L'Armée furieuse, répéta la femme à voix basse. Et Herbier y était. Et il criait. Et trois autres aussi.
- C'est une association ? Quelque chose autour de la chasse ?
Madame Vendermot regarda Adamsberg, incrédule.
- L'Armée furieuse, dit-elle à nouveau tout bas. La Grande Chasse. Vous ne connaissez pas ?
- Non, dit Adamsberg en soutenant son regard stupéfait.
- Mais vous ne connaissez même pas son nom ? La Mesnie Hellequin ? chuchota-t-elle.
- Je suis désolé, répéta Adamsberg. Veyrenc, l'armée furieuse, vous connaissez cette bande ? La fille de Mme Vendermot a vu le disparu avec elle.
- Et d'autres, insista la femme.
Un air de surprise intense passa sur le visage du lieutenant Veyrenc. Comme un homme à qui on apporte un cadeau très inattendu.
- Votre fille l'a vraiment vue ? demanda-t-il. Où cela ?
- Là où elle passe chez nous. Sur le chemin de Bonneval. Elle a toujours passé là.
- La nuit ?
- C'est toujours la nuit qu'elle passe.
Veyrenc retint discrètement le commissaire.
- Jean-Baptiste, demanda-t-il, vraiment tu n'as jamais entendu parler de ça ?
Adamsberg secoua la tête.
- Eh bien, questionne Danglard, insista-t-il.
- Pourquoi ?
- Parce que, pour ce que j'en sais, c'est l'annonce d'une secousse. Peut-être d'une sacrée secousse.
Nul doute que la fratrie « maudite » du village normand rejoindra la galaxie des personnages mémorables de Fred Vargas. Quant à Momo-mèche-courte, il est le fil conducteur de la double enquête que mène ici le commissaire Adamsberg, confronté à l'immémorial Seigneur Hellequin, chef de L'Armée furieuse.
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Ceux qui vont mourir te saluent
Fred Vargas
- Viviane Hamy
- Chemins Nocturnes
- 30 Juin 1994
- 9782878580563
Des dessins de Michel-Ange ont été volés à la Bibliothèque vaticane ! Henri Valhubert, l'expert d'art parisien, est assassiné un soir de fête devant le palais Farnèse. Que faisait-il à Rome et comment a-t-il pu boire de la ciguë ?
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Ce livre a reçu le prix Femina étranger 2003. La Porte est une confession. La narratrice retrace sa relation avec Emerence qui fut sa femme de ménage pendant une vingtaine d'années. L'une est vieille, l'autre jeune, l'une sait à peine lire, l'autre ne « respire » que par les mots, l'une arbore l'humilité comme un blason, l'autre l'orgueil de l'intellectuelle sur-cultivée. Et pourtant la vieille servante va tout apprendre à l'écrivain adulée, car elle est la générosité incarnée ; dès qu'il s'agit de sauver une vie, celle d'un Juif, d'un Allemand, d'un voleur ou d'un chaton abandonné, Emerence ne réfléchit pas une seconde. La narratrice fait le portrait haut en couleur de ce personnage lumineux au caractère difficile et singulier, qui agit en véritable despote sur son entourage, qui consent à tout. Ce livre a reçu le prix Femina étranger 2003. La Porte est une confession. La narratrice retrace sa relation avec Emerence qui fut sa femme de ménage pendant une vingtaine d'années. L'une est vieille, l'autre jeune, l'une sait à peine lire, l'autre ne « respire » que par les mots, l'une arbore l'humilité comme un blason, l'autre l'orgueil de l'intellectuelle sur-cultivée. Et pourtant la vieille servante va tout apprendre à l'écrivain adulée, car elle est la générosité incarnée ; dès qu'il s'agit de sauver une vie, celle d'un Juif, d'un Allemand, d'un voleur ou d'un chaton abandonné, Emerence ne réfléchit pas une seconde. La narratrice fait le portrait haut en couleur de ce personnage lumineux au caractère difficile et singulier, qui agit en véritable despote sur son entourage, qui consent à tout.
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Adamsberg part pour trois jours de colloque à Londres. Estalère, le jeune brigadier, et Danglard - terrorisé à l'idée de passer sous la Manche - sont du voyage. Tout devait se passer de manière aérienne et décontractée, mais un événement macabre alerte leur collègue de New Scotland Yard, Radstock.
Clyde-Fox, un original local, lui parle du vieux cimetière de Highgate. Des chaussures - avec des pieds dedans - font face au cimetière, « un des cimetières romantiques les plus baroques de l'Occident », un lieu macabre, gothique, unique.
Tandis que l'enquête anglaise commence, les français rentrent au pays, et se retrouvent confronté à un horrible massacre dans un pavillon de banlieue.
De fil en aiguille, Adamsberg, avec l'aide de Danglard, remonte une piste de vampires, et de tueurs de vampires, jusqu'en Serbie.
Le commissaire est au centre du roman, dans tous les sens du terme. La Boule se trouve presque un rival, Danglard est à deux doigts de tomber amoureux, Retancourt est toujours aussi efficace, mais la brigade est toujours mouvante.
Les livres de Fred Vargas sont traduits dans plus de quarante pays ; ils ont reçu nombre de récompenses françaises et étrangères, dont le prix des Libraires, le prix des Lectrices ELLE, le Deutscher Krimipreis, et par deux fois l'International golden dagger.
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Qu'est-ce que ça m'a coûté au fond, une foulure au poignet et un été amusant. En attendant, il fallait encore et encore se justifier. Je n'avais rien à voir avec tout ça, les flics, les lance-pierres, les jets de patates, les gaz lacrymogènes, c'était pourtant simple : je voulais récupérer mon Buzuk. Bretagne, îlot Sainte-Anne, alias la «Couette de plumes». C'est l'été et, pour la première fois, Joséphine, 70 ans, se voit privée de la garde de ses petits-enfants. Elle se console en s'adressant à son défunt mari, Jacques, et à son Buzuk, un teckel aussi imprévisible qu'attachant. Quand un projet de golf sur la Couette de plumes se profile et que de jeunes campeurs bohèmes viennent passer quelques jours sur l'îlot, la lutte pour préserver le site s'organise... Interrogeant les liens intergénérationnels et les préoccupations environnementales qui nous unissent, Marie Kelbert nous offre un premier roman drôle, touchant, tendre, profond, et qui tord le cou aux idées reçues.
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Publiées séparément à des périodes différentes, ces trois nouvelles rassemblées en un volume mettent en scène le commissaire Adamsberg confronté aux sans-abri, aux « clodos ». Elles ont été légèrement remaniées, mais Fred Vargas a tenu à leur garder leur forme et leur substance originales. Les dessins de Baudoin sont inédits et ont été réalisés spécifiquement pour cette édition. « Danglard connaissait assez le commissaire pour comprendre, à la variation d'intensité de son visage, que quelque chose d'intéressant s'était produit ce matin. Mais il se méfiait. Adamsberg et lui avaient des conceptions très éloignées de ce qu'on appelle un truc intéressant. Ainsi, le commissaire trouvait assez intéressant de ne rien faire, alors que Danglard trouvait cela mortellement paniquant. Le lieutenant jeta un coup d'oeil soupçonneux à la feuille de papier blanc qui voletait entre les mains d'Adamsberg. (.../...) À vrai dire, il s'était accoutumé à cet homme, tout en s'irritant d'un comportement inconciliable avec sa propre manière d'exister. Adamsberg se fiait à l'instinct et croyait aux forces de l'humanité, Danglard se fiait à la réflexion et croyait aux forces du vin blanc. »
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Un peu plus loin sur la droite
Fred Vargas
- Viviane Hamy
- Chemins Nocturnes
- 30 Mars 1996
- 9782878580754
Embusqué sur le banc 102, celui de la Contrescarpe, Kehlweiler, « l'Allemand », avise une drôle de « bricole » blanchâtre égarée sur une grille d'arbre... Ce petit bout d'os humain - car il s'agit bien de cela - l'obsède jusqu'à ce qu'il abandonne ses filatures parisiennes pour rallier Port-Nicolas, un village perdu au bout de la Bretagne. Qui tue ?
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Pourquoi Louis Kehlweiler dit l'Allemand, Marc, Lucien et Mathias, les « Évangélistes » de Vandoosler le Vieux, tiennent-ils à sauver Clément Vauquer, vingt-neuf ans, traqué par toutes les polices de Nevers et de Paris, un détraqué accusé des assassinats effroyables d'au moins deux jeunes femmes ? Avec un humour et une légèreté virtuoses, Fred Vargas fait rebondir les situations, réinvente la manière de parler de ses personnages, cisèle leur portrait, et fait pouffer de rire le lecteur qui n'en peut mais...
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Anthime, un adolescent inséparable de sa soeur Helena, vient d'emménager dans une banlieue de province avec toute sa famille. Il craint de ne pas s'intégrer dans cette nouvelle communauté où personne ne l'attend. Pourtant, il va vite trouver le moyen de se distinguer et de se faire connaître. Lors d'une kermesse, il s'illustre par sa rapidité au jeu de quilles. Il n'en faut pas plus à Brice, un entraîneur obèse et bonhomme, pour l'enrôler dans la course à pied. Anthime, surnommé le Pélican, excelle dans cette discipline et devient un exemple et un symbole pour toute la région. Sa voisine Joanna l'adule mais le coureur n'a d'yeux que pour Béatrice, une camarade de classe, belle et charnelle, et qui ne reste pas, elle non plus, insensible à son charme... La veille d'une course déterminante, ils échangent un baiser qui scellera leur relation devenue désormais impossible à cause de la chute d'Anthime, qui s'effondre aux portes de la gloire... Vingt ans plus tard, alors qu'il a tout abandonné, désormais bedonnant, et qu'il vit un amour médiocre avec Joanna, Anthime reçoit un électrochoc. Il sort de sa torpeur lorsque ses anciens camarades de classe lui lancent le défi de traverser le pays en courant. Le Pélican retrouvera-t-il en lui la force de redevenir un champion et combler, par la même occasion, son orgueil ? Porté par une extrême émotion, Le Coeur du Pélican nous parle de la gloire et de sa fragilité, du sport et de sa souffrance. Il raconte le courage et la destinée à la fois banale et extraordinaire d'un homme qui réussit, connaît le succès, tombe et se relève. Cécile Coulon parvient formidablement à incarner ses personnages aux prises avec leurs désirs et aveuglés par les non-dits. Pour découvrir l'article paru sur ce roman dans Page des Libraires, c'est par [ici->http : //www.pagedeslibraires.fr/livre-7271/le-coeur-du-pelican.html ?osa=279688029bdc46d5d6563a1ec02f096ccb557cd8] !
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Méfiez-vous des enfants sages
Cécile Coulon
- Viviane Hamy
- Contemporains Hamy
- 26 Août 2010
- 9782878583328
« Je n'ai pas rêvé cette nuit-là. Mon chagrin grandissait dans mon sommeil. Je me souviens du réveil, avec l'impression de manque, et mes parents dans l'encadrement de la porte. J'ai pris mon pantalon qui traînait par terre. Dehors, il faisait déjà chaud, mais je ne suis pas allée à l'école. La maison d'Eddy était fermée. Je me suis assise sur les marches en me disant que Kristina ne serait jamais au courant, que Freak ne pourrait pas me dire ce qu'il en pense. J'ai arrêté de croire en Dieu, j'ai arrêté de croire qu'il y avait d'honnêtes gens sur Terre, j'ai arrêté de sourire pour rien, et je me suis dit que je devais faire comme lui, au moment où j'en aurais envie, et dire aux gens d'aller se faire mettre, une bonne fois pour toutes. » Méfiez-vous des enfants sages, c'est le Sud, celui des États-Unis dans les années soixante-dix. Des effluves littéraires et cinématographiques l'imprègnent : Carson McCullers - Le coeur est un chasseur solitaire -, Flannery O'Connor, ou encore le film de Robert Mulligan Du silence et des ombres, tiré de l'unique roman de Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur...
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Ce roman a été couronné Prix Mauvais Genres - France Culture Le Nouvel Observateur 2012. « Ce que personne n'a jamais su, ce mystère dont on ne parlait pas le dimanche après le match, autour d'une bière fraîche, cette sensation que les vieilles tentaient de décortiquer le soir, enfouies sous les draps, ce poids, cette horreur planquée derrière chaque phrase, chaque geste, couverte par les capsules de soda, tachée par la moutarde des hot-dogs vendus avant les concerts de blues ; cette peur insupportable, étouffée par les familles, les écoliers, les chauffeurs de bus et les prostituées, ce que personne n'a pu savoir, c'est ce que Thomas avait ressenti quand le flic aux cheveux gras était venu lui passer les bracelets, en serrant si fort son poignet que le sang avait giclé sur la manche de sa chemise. » Tout est inscrit dans cette première phrase : le silence qui étouffe et tue, le poids des regards, l'irrémédiable d'un destin, celui d'un enfant sage, excellent élève, devenu un adolescent taciturne et ombrageux. Thomas Hogan aura pourtant fait l'impossible pour exorciser ses démons intérieurs - les mêmes qui torturaient déjà son père. Cela avait commencé avec la folle passion que William, le père, portait à LA propriété, un éden sauvage de quelques trois hectares où les sapins « semblaient danser les uns avec les autres », où l'homme ne venait plus, où « les arbres, les massifs de fougères, quelques framboisiers sauvages et des centaines de fleurs des bois » étaient le domaine de la lumière, des biches et des cerfs. Il l'avait achetée, y travaillait âprement mais ses économies n'y suffisaient pas. Certes, sa femme, Mary, l'aidait, le réconfortait : « Elle sentait bon, ses doigts glissaient sur lui à la manière des rondins de bois qui dévalent une cascade sans jamais se retourner. » Il accepta tous les boulots, s'épuisa, le jour à la scierie, la nuit à la gendarmerie, à trier jusqu'au cauchemar les fiches d'identification de meurtriers, notamment celles des assassins d'enfants... Est-ce cette proximité avec le crime ? Il est sombre, violent, parle peu. Et Thomas est né. Généreux, rieur, bon élève, il apparaissait fragile et vulnérable, l'opposé de son père. Ainsi, en dépit de l'alcool, de la fatigue lancinante, de la violence, la vie semblait possible et belle... Jusqu'à l'accident : à la scierie, la machine a dérapé, broyé une main ; et la gangrène, avide, a emporté William Hogan sans qu'O'Brien, l'ami médecin, ait pu faire quoi que ce soit. À quel moment Thomas, le fils, a-t-il basculé ? Lorsque Paul, l'ami d'enfance, son alter ego, l'a trahi pour rejoindre la bande de Calvin ? Lorsqu'il a découvert le Blue Budd, le poker et l'alcool de poire ? Lorsque Donna, l'assistante du Doc' l'a entraîné derrière la scierie maudite ?
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Ce roman a reçu le Prix des Libraires 2017. Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d'un pays qui s'en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d'une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L'histoire d'André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu'il en reste. Trois générations confrontées à l'Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature. _ Saga portée par la fureur et la passion, Trois Saisons d'orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s'étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n'y peuvent rien ; mais ils l'acceptent, car le reste du temps, elles sont l'antichambre du paradis. Cécile Coulon renoue ici avec ses thèmes de prédilection - la campagne opposée à la ville, la lutte sans merci entre l'homme et la nature -, qui sont les battements de coeur du très grand succès que fut Le Roi n'a pas sommeil (Éd. Viviane Hamy, 2012). Ce roman a reçu le Prix des Libraires 2017. Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d'un pays qui s'en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d'une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L'histoire d'André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu'il en reste. Trois générations confrontées à l'Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature. _ Saga portée par la fureur et la passion, Trois Saisons d'orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s'étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n'y peuvent rien ; mais ils l'acceptent, car le reste du temps, elles sont l'antichambre du paradis. Cécile Coulon renoue ici avec ses thèmes de prédilection - la campagne opposée à la ville, la lutte sans merci entre l'homme et la nature -, qui sont les battements de coeur du très grand succès que fut Le Roi n'a pas sommeil (Éd. Viviane Hamy, 2012).
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Dans un pays sans nom dirigé par Le Grand, les « Manifestations À Haut Risque » - lectures publiques hebdomadaires et payantes ayant lieu dans les stades - sont la garantie de l'ordre social. En retirant son caractère privé à la lecture, les élus ont transformé un certain type de livres en outil de parfaite manipulation. Dans l'arène, des Liseurs « surjouent » des histoires préécrites - et destinées à rester inédites - devant un public captif, haletant, qui absorbe ce qu'il croit ne jamais pouvoir posséder. Et le spectacle commence dans les rangées des consommateurs : dûment encadrées par les Gardes, les passions et les émotions, la rage et le désespoir, l'hystérie collective ont droit de cité pendant une heure, le temps, pour chaque citoyen, d'atteindre un semblant d'assouvissement. Jusqu'à la prochaine Manifestation. _ 1075, né dans les campagnes abandonnées en périphérie de la ville, est, lui, parfaitement analphabète. Pour exister, la Société ne lui propose qu'une issue : intégrer l'élite des Gardes au service du système. Formés dans des conditions extrêmes, ces jeunes gens ont pour unique et simple règle de ne jamais apprendre à lire. 1075 devient le meilleur des Agents. Sa vie bascule, pourtant, le jour où, mordu par un molosse, il découvre qu'un animal féroce est bien plus efficace et rentable qu'un Garde. À l'hôpital, où il s'ennuie, il s'en veut de ne pas avoir été à la hauteur de sa tâche, à la hauteur de ce que l'on attendait de lui. Jusqu'à ce qu'un hasard facétieux lui permette d'assister à la curieuse leçon d'alphabet qu'une jeune femme donne à l'étage où sont parqués les enfants. Le désir comme le besoin de comprendre sont des pièges délectables... On se repaît de cette fable grinçante, jubilatoire et déstabilisante, qui tape à bras raccourcis sur une société qui muselle la conscience par le divertissement et désigne l'imagination comme l'ennemi public n°1. Le Rire du grand blessé est un hommage vibrant rendu à la pensée et à l'imaginaire qui ouvrent à la littérature, quelles que soient les dénominations dans lesquelles on l'enferme : française, étrangère, classique, moderne, contemporaine, d'anticipation... [Lire une critique du roman sur le site internet de Page des Libraires->http : //www.pagedeslibraires.fr/livre-3622/le-rire-du-grand-blesse.html ?osa=bc656d1ee28e234301735c3fd96f6c4aa841cb74]
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Migraine, une histoire de culpabilité
Tamás Gyurkovics
- Viviane Hamy
- Litterature Etrangere Hamy
- 4 Septembre 2024
- 9782381401577
Que tu aies été au service de la mort n'a pas d'excuse, seulement une explication, mais parfois les circonstances atténuantes ne diffèrent guère des aggravantes. Avoue que tu attendais secrètement ce jour. Maintenant, tu trouveras peut-être la paix. Le châtiment vaut toujours mieux que de vivre pendant des années en tant qu'accusé. Survivant des camps de la mort, Erno Spielmann travaille au Cameri, l'un des plus grands théâtres de Tel Aviv, et est apprécié par ses collègues. Il souffre souvent de migraines, qu'il n'arrive pas à faire passer. À l'image de l'Autriche-Hongrie, sa patrie d'enfance disparue corps et biens, il voudrait voir son passé se dissoudre, aussi n'en souffle-t-il jamais mot. Jusqu'au soir où, lors d'une réunion entre voisins, un incident pousse Nitza, sa femme, à exiger qu'Erno lui raconte son expérience des camps. Tandis que l'État d'Israël fait face aux grandes heures de son histoire - de l'affaire Kasztner au procès Eichmann en passant par la guerre des Six Jours - et que la Hongrie d'après-guerre s'écrit, Erno affronte sa culpabilité d'avoir survécu - dilemme existentiel plus absurde encore quand certains voient en lui un héros. Inspiré de la vie de Zvi Spiegel, Migraine est le roman d'un homme malmené par les rouages de l'histoire, à la recherche de sa juste condition humaine.
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L'os du milieu
Gonçalo M. Tavares
- Viviane Hamy
- Litterature Etrangere Hamy
- 4 Septembre 2024
- 9782381401621
Trois hommes, une femme : Kahnnak, Maria Llurbai, Albert Mulder et Vassliss Rânia. Quatre âmes en perdition - l'assassin, la femme adultère, le voyeur, le viandard - que nous rencontrons ici à un moment clé de leur existence : lorsque la violence prend le pas sur la raison, lorsque les pulsions l'emportent sur la morale. Leurs trajectoires semblent scellées par la peur, la solitude, la primauté de la force, les obsessions mortifères. Dans cette cité désolée qui n'aura pas tenu ses promesses, le corps est avant tout un instrument, un matériau dont il faut faire bon usage pour assurer sa survie. Et le désir, assouvi dans tout son déchaînement, pourra lui aussi provoquer le pire. Dès lors, que reste-t-il de la beauté, de l'humanité ? Avec son style coupant comme un tranchoir, son ironie noire, son anti-lyrisme sec et sa philosophie brutale, Gonçalo M. Tavares poursuit l'exploration des contrées sombres de son Royaume et enfonce le clou : qu'on soit proie ou prédateur, «être vivant, c'est ne pas connaître la solution».
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La bibliothèque du Beau et du Mal
Undiné Radzeviciute
- Viviane Hamy
- Litterature Etrangere Hamy
- 1 Mai 2024
- 9782381401874
Berlin, République de Weimar, 1926. Walter a hérité de la prestigieuse bibliothèque de son grand-père, dont certains des volumes sont reliés avec la peau d'un animal en accord avec leur contenu. Tous sauf un, auquel Walter voue une véritable fascination : une première édition du marquis de Sade, recouverte de l'épiderme d'une aristocrate guillotinée ; une merveille de bibliopégie anthropodermique. Sa demi-soeur, Lotta, jalouse de cet héritage, est une femme trompée et blessée, en quête de moralité et de vertu dans ce Berlin décadent. Quant à Maus, tanneur sourd-muet et ami d'enfance de Walter, il ne voit le monde que par les Dix Commandements. Leur destin va basculer lorsqu'un étudiant éconduit par sa fiancée et à la peau irrésistiblement diaphane se jette sous les roues de la Mercedes de Walter. Parfois, des choses terribles sont faites au nom de la beauté... Lauréate du prix du Livre européen en 2015, Undine Radzeviciute, dans La Bibliothèque du Beau et du Mal, interroge avec humour et subtilité les contours de la liberté et nous offre une vision surprenante d'une société en crise où se révèle la complexité du monde.