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Bandes dessinées / Comics / Mangas
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Apparu à la fin du XIXe siècle, le manga est aujourd'hui un genre majeur, protéiforme et en perpétuel renouvellement. Puits de scénarios pour la télévision et le cinéma, vivier de mascottes lucratives, il est l'un des plus efficaces ambassadeurs de la culture japonaise en France.
Cet univers narratif reflète autant la société singulière et énigmatique qui l'a créé que l'évolution du pays dans lequel il s'est développé : moyen de consolation durant la récession d'avant-guerre, héraut de la contestation dans les années 1960 et médiateur du féminisme dix ans plus tard. D'Astro Boy à Akira, de la Bombe A à Fukushima, le manga transforme les robots en gentils humains ou les hommes en terribles engins destructeurs, rêve le meilleur d une nation ambitieuse, solidaire et pacifiste, ou anticipe le pire d'une société décadente, liberticide et belliqueuse. À travers cet essai subtil où se conjuguent l'histoire, l'art et la sociologie du Japon, Karyn Nishimura-Poupée montre que le manga est intrinsèquement lié à l'évolution du Japon qui le recrée sans cesse. Sa portée est universelle.
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La mort fut souvent au rendez-vous pour les équipages français engagés dans ce terrible affrontement naval dont le nom prend une sinistre résonance : Trafalgar.
Pour les Anglais c'est une apothéose, pour les Français, une humiliation. Faisant appel à de nombreux documents et témoignages inédits, l'amiral Monaque, en homme de mer et en historien chevronné, nous replonge au coeur de la terrible tragédie maritime survenue le 21 octobre 1805. Il met en lumière la responsabilité de Napoléon et plus généralement la qualité de sa pensée et de son action dans le domaine maritime, il revient sur les conditions de vie à bord des navires, dresse le portrait des principaux acteurs du drame et rend intelligible, à l'aide de nombreux schémas et plans, les techniques de navigation et de combat de la marine à voile.
On découvrira enfin que Trafalgar n'a produit, à court terme, que des effets stratégiques mineurs. Bien avant qu'elle se déroulât, Napoléon avait en effet renoncé à son dessein d'invasion de l'Angleterre et dirigé sa Grande Armée vers l'Europe centrale et le futur « soleil d'Austerlitz » du 2 décembre 1805.
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Inconnu il y a cinquante ans en Occident, le mot manga est depuis passé dans
toutes les langues du monde. Le boom planétaire de cette forme narrative
imagée, dont s'enorgueillit le Japon, s'inscrit dans un mouvement plus large de
fascination / méfiance à l'égard de ce pays et de ses habitants. Par intérêt
artistique ou par opportunisme mercantile, les Occidentaux s'inspirent
aujourd'hui de la « pop culture » japonaise tirée par ses manga pour renouveler
l'univers de la BD franco-belge ou celui des comics américains. Peu importe que
les origines de la composition graphique du manga se trouvent moins dans la
tradition picturale ancestrale nippone que dans la caricature, les images de
presse, et la bande-dessinée importées d'Occident, le manga actuel est bel et
bien une création nippone. C'est que cette forme d'expression a pris au fil des
décennies, sous la plume des dessinateurs japonais, amateurs ou professionnels,
une tournure nouvelle, à nulle autre pareille. Les traits caractéristiques du
manga contemporain sont nés au japon et ce genre protéiforme s'est démarqué du
reste de la production graphique mondiale du simple fait qu'il n'est autre que
le reflet de la société nippone, énigmatique, unique, et son histoire un miroir
de celle, tourmentée, du pays dans lequel il a mûri. L'inverse n'est pas moins
vrai : de par son importance dans la foisonnante production littéraire
japonaise, le manga s'est révélé être l'un des éléments les plus influents des
modes de vie et de pensée des Japonais. Bien qu'une infime partie des manga
nippons trouve un débouché à l'étranger, cet art populaire déflore les
multiples facettes d'une population et d'un mode d'organisation sociale
singuliers. Dès lors, explorer l'histoire des manga, c'est aussi retracer celle
de la société nippone depuis que cette forme de récit y a vu le jour, au début
du XXe siècle jusqu'à nos jours. Journaliste, correspondante permanente au
Japon pour l'Agence France-Presse (AFP), Karyn Poupée vit sur l'archipel depuis
2002, après avoir effectué la navette entre Paris et Tokyo pendant cinq ans.