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Studio De La Croix Des Landes
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"Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne.
On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques.
Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde."
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Dans cette afghanistan des talibans où la canicule, les ruines de l'après-guerre et l'abattement des esprits dominent, deux hommes et deux femmes cherchent comment retrouver goût à la vie.
Ce sont les femmes qui aideront leur mari à retrouver des sentiments humains et à refuser la déchéance et pourtant elles sont dans l'ombre, sévèrement traitées et contraintes par le système politique. dans ce roman magnifique, qui est aussi un hymne à la femme, yasmina khadra a su mettre au jour avec le talent d'une langue épurée et une grande lucidité la complexité des comportements dans les sociétés musulmanes déchirées entre le féodalisme et la modernité.
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à l'Ouest, rien de nouveau
Erich maria Remarque
- Studio De La Croix Des Landes
- 16 Mars 2013
- 9782353831500
À l'ouest rien de nouveau a donné la parole à l'un des ces jeunes soldats allemands qui vécut l'épreuve de la Grande Guerre. Plus de glorification des faits d'armes, mais l'omniprésence de la mort et le tableau de l'Apocalypse.
Le livre est interdit. Il deviendra un film mythique, que les autorités allemandes essaieront de condamner également. Mais la puissance d'évocation de cette oeuvre est telle qu'elle résiste à toute censure. Elle incarne si justement la bêtise et la cruauté infinies des hommes qu'on ne peut que penser au désastre des conflits suivants, à la marque indélébile laissée aux survivants.
Écrit à la première personne, au présent, avec une sobriété qui souligne l'horreur quotidienne du front et de la vie dans les tranchées, ce roman nous interpelle du fin fond de l'enfer, dans la plus déchirante intimité.
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La petite fille de Monsieur Linh
Philippe Claudel
- Studio De La Croix Des Landes
- 7 Novembre 2006
- 9782914428712
LA PETITE FILLE DE MONSIEUR LINHC'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette. P. C.
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Nul n'est à l'abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s'accumulent, puis tout s'accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n'a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite ; elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape...
Les ombres de Hitchcock et de Brian de Palma planent sur ce thriller diabolique.
Robe de marié a obtenu le Prix des Lecteurs 2010, le Prix des lectrices Confidentielles 2009, le Prix Goutte de sang d'Encre, Vienne 2009, le Prix Sang d'Encre lycéens, Vienne 2009 et le Prix du Polar de Montigny les Cormeilles 2009.
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Les aventures de Tom Sawyer
Mark Twain
- Studio De La Croix Des Landes
- 23 Septembre 2010
- 9782353831210
Les ruses de Tom Sawyer sont sans limites. Autant pour déjouer la surveillance de sa tante Polly que pour attirer l'attention de la jolie Becky Thatcher. Ou pour mettre en scène sa propre mort et celle des membres de sa «bande»... en s'offrant le plaisir d'assister en cachette à leur éloge funèbre, prononcé dans l'église de St. Petersburg devant le village en pleurs. Mais le jour où Tom et Becky se perdent dans le dédale souterrain d'une grotte, privés de lumière, d'eau et de nourriture, les ruses et l'imagination ne suffisent plus...
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« Un événement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe complétement votre vie. Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez.» Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : Pierre Lemaître a imposé son style et son talent dans l'univers du thriller. Après Alex, il achève ici une trilogie autour du commandant Verhoeven, initiée avec Travail soigné.
« Lemaitre hisse le genre noir à une hauteur rarissime chez les écrivains français : celle où se tient la littérature.» Jean-Claude Buisson, Le Figaro Magazine
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Alors elle songea ; elle se dit, désespérée jusqu'au fond de son âme : "Voilà donc ce qu'il appelle être sa femme ; c'est cela ! c'est cela !" Et elle resta longtemps ainsi, désolée, l'oeil errant sur les tapisseries du mur...
Mais, comme Julien ne parlait plus, ne remuait plus, elle tourna lentement son regard vers lui, et elle s'apeçut qu'il dormait ! Il dormait, la bouche entrouverte, le visage calme ! Il dormait !
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Une jeune enfant est retrouvée morte, assassinée sur les berges engourdies par le gel d´un petit cours d´eau. Nous sommes en hiver 1917. C´est la Grande Guerre. La boucherie méthodique. On ne la voit jamais mais elle est là, comme un monstre caché. Que l´on tue des fillettes, ou que des hommes meurent par milliers, il n´est rien de plus tragiquement humain.
Qui a tué Belle de Jour ? Le procureur, solitaire et glacé, le petit Breton déserteur, ou un maraudeur de passage ? Des années plus tard, le policier qui a mené l´enquête, raconte toutes ces vies interrompues : Belle de jour, Lysia l´institutrice, le médecin des pauvres mort de faim, le calvaire du petit Breton... Il écrit avec maladresse, peur et respect. Lui aussi a son secret.
Les âmes grises sont les personnages de ce roman, tout à la fois grands et méprisables. Des personnages d´une intensité douloureuse dans une société qui bascule, avec ses connivences de classe, ses lâchetés et ses hontes. La frontière entre le Bien et le Mal est au coeur de ce livre d´une tension dramatique qui saisit le lecteur dès les premières pages et ne faiblit jamais. Jusqu´à la dernière ligne.
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L'arrivée d'Augustin Meaulnes à l'école de Sainte-Agathe bouleverse la vie de François Seurel. C'est le début d'une amitié et le commencement de l'aventure. Un jour, Augustin se perd dans la campagne et assiste à une fête bien étrange, dans un domaine inconnu. Il tombe amoureux de la jeune fille du lieu, Yvonne de Galais, qu'il n'aura de cesse de retrouver.
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Et que le vaste monde poursuive sa course folle
Colum McCann
- Studio De La Croix Des Landes
- 15 Mars 2012
- 9782353831180
7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s'élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires. Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu'il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n'avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants... Une ronde de personnages dont les voix s'entremêlent pour restituer toute l'effervescence d'une époque. Porté par la grâce de l'écriture de Colum McCann, un roman vibrant, poignant, l'histoire d'un monde qui n'en finit pas de se relever.
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Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine.
Ouvrier indépendantiste, il a choisi un local à l'écart des ateliers pour cet acte symbolique :
Il s'agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est arrêté avant que l'engin n'explose, n'a tué ni blessé personne, n'est coupable que d'une intention de sabotage, le voilà pourtant condamné à la peine capitale.
Si le roman relate l'interrogatoire, la détention, le procès d'Iveton, il évoque également l'enfance de Fernand dans son pays, l'Algérie, et s'attarde sur sa rencontre avec celle qu'il épousa.
Car avant d'être le héros ou le terroriste que l'opinion publique verra en lui, Fernand fut simplement un homme, un idéaliste qui aima sa terre, sa femme, ses amis, la vie - et la liberté, qu'il espéra pour tous les frères humains.
Quand la Justice s'est montrée indigne, la littérature peut demander réparation. Lyrique et habité, Joseph Andras questionne les angles morts du récit national et signe un fulgurant exercice d'admiration.
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A la suite d'une publication d'un poème dans un magazine de chasse, Yasushi Inoué reçoit une lettre d'un chasseur prénommé Josuke Misugi. Ce dernier lui fait parvenir trois lettres qui lui ont été adressées, rédigées par trois femmes différentes. Toutes racontent son adultère. La première provient de Shoko, la fille de sa maîtresse qui a découvert la liaison en lisant le journal de sa mère ; la deuxième provient de Midori, sa femme qui lui annonce sa volonté de divorcer après avoir subi pendant de longues années l'infidélité de son mari ; la dernière est celle de Saïko, sa maîtresse, écrite peu avant son suicide et qui revient sur leur histoire.
Chaque lettre donne le point de vue, les sentiments de chacun de ces protagonistes dans cette affaire et leur amour pour cet homme, chacune à leur manière.
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Le jour des corneilles
Jean-François Beauchemin
- Studio De La Croix Des Landes
- 2 Février 2006
- 9782914428538
Le livre Sise au fin fond de la forêt, une cabane en rondins abrite deux êtres hallucinés : un colosse marqué par la folie et son fils. Orphelin de mère livré à lui-même, nourri dans ses premiers jours avec le lait d´une hérissonne trouvée morte, ce dernier se retrouve adulte devant un juge silencieux pour avouer des actes inqualifiables. Son témoignage l´amènera à révéler peu à peu, en toute ingénuité et dans une langue unique, l´incroyable histoire de sa vie comme le destin tragique de son père.
L'auteur Né en 1960 à Drummondville, au Québec, Jean-François Beauchemin travaille d´abord comme rédacteur puis comme réalisateur à Radio-Canada, avant de publier des romans. En 2004 paraît Le Jour des corneilles, récompensé par le prix France-Québec. La même année, il est terrassé par une violente maladie qui le plonge dans le coma. À la suite de ce face-à-face avec la mort, il écrit La Fabrication de l´aube (prix des Libraires 2007 au Québec), récit autobiographique dans lequel il raconte ce qu´il considère comme une résurrection et sa conversion spirituelle.
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En 1923, enquêtant à Cayenne, Albert Londres rencontre Eugène Dieudonné, complice supposé de la bande à Bonnot mais condamné sans preuves. Ses camarades, ses gardiens, tous, jusqu'au directeur de l'établissement, tiennent l'anarchiste pour innocent du crime qu'il paye ici. Trois ans ont passé. Dieudonné s'est évadé et vit désormais au Brésil. Depuis Belem, il interpelle la France pour la révision de son procès. A Paris, un journaliste s'enflamme, Londres. Le temps d'une traversée et l'homme de plume serre la main de l'homme de peine. Ensemble, ils s'engageront sans réserve pour que justice soit rendue.
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Contes du jour et de la nuit
Guy De Maupassant
- Studio De La Croix Des Landes
- 30 Décembre 1999
- 9782353830015
Maupassant Contes du jour et de la nuit Parricides, ivrognes, enfants pervers, maris aveugles, ravissantes idiotes, bourgeois lâches et mesquins, paysans cruels et cupides, vous ne trouverez dans ces contes, de jour comme de nuit, que bourreaux ou victimes.
Mais s'ils sont tous à tuer, ils tuent aussi beaucoup, ou se pendent, ou se tirent à la rigueur un coup de revolver dans la bouche par peur de la mort...
Maupassant serait-il le grand ancêtre méconnu du néo-polar oe Edition de Francis Marcoin.
Préface de Louis Forestier.
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Reine d'Écosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est veuve en 1560. Elle rentre alors en Écosse et épouse lord Darnley, avant de devenir la maîtresse du comte Bothwell. Lorsque ce dernier assassine Darnley, Marie doit se réfugier auprès de sa rivale, Élisabeth Ire, reine d'Angleterre.
Celle-ci la retiendra vingt ans captive, avant de la faire condamner à mort. Son courage devant le supplice impressionnera les témoins, au point de métamorphoser celle que l'on disait une criminelle en une martyre de la foi catholique...
Sur cette figure fascinante et controversée de l'histoire britannique, le biographe de Marie- Antoinette et romancier de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme a mené une enquête rigoureuse. Ce récit passionné et critique nous la restitue avec ses ombres et ses lumières, ses faiblesses et sa grandeur.
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Sorg Chalandon La Légende de nos pères «J'ai laissé partir mon père sans écouter ce qu'il avait à me dire, le combattant qu'il avait été, le Résistant, le héros.
J'ai tardé à le questionner, à moissonner sa mémoire. Il est mort en inconnu dans un coin de silence. Pour retrouver sa trace, j'ai rencontré Beuzaboc, un vieux soldat de l'ombre, lui aussi. J'ai accepté d'écrire son histoire, sans imaginer qu'elle allait nous précipiter lui et moi en enfer...» Sorj Chalandon, 57 ans a été journaliste à Libération. Ses reportages sur l'Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988.
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Veuf inconsolable et fétichiste, Hugues Viane a choisi d'habiter Bruges pour la ressemblance qu'il y trouvait avec la mélancolie de son deuil.
Bruges-la-Morte est principalement l'évocation d'une ville (ses canaux et ses quais, ses rues désertes ou bondées lors du Saint-Sang, ses vieilles demeures, son béguinage, ses églises et ses gisants, son beffroi, etc).
Une ville, associée aux états d'âme et aux passions des personnages.« Elle les façonne selon ses sites et ses cloches. »
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Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu'elle avait trois ans. Ses indices : deux noms, et une photographie retrouvée dans des papiers de famille qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu'Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d'indices, d'abord ténus, puis plus troublants.
Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu'on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu'ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
Avec Eux sur la photo, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d'éléments inconnus, la résolution d'énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c'est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu'ils modifient, ou pas, ce que nous sommes.
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Une trop bruyante solitude
Bohumil Hrabal
- Studio De La Croix Des Landes
- 19 Janvier 2007
- 9782353830206
Voilà trente-cinq ans que M. Hanta nourrit la presse d'une usine de recyclage où s'engloutissent jour après jour des tonnes de livres interdits par la censure, et jusqu'aux chefs-d'oeuvre de l'humanité. « Ce genre d'assassinat, ce massacre d'innocents, il faut bien quelqu'un pour le faire. » Hanta travaille, boit de la bière, déambule dans les rues de Prague, lit, et ressasse la mission dont il s'est investi : sauver la culture en arrachant à la mort des trésors si injustement condamnés. Il en sauve jusqu'à deux tonnes qu'il entasse au-dessus de son lit. Mais à ce jeu de cache-cache, son rendement baisse. Rejeté, abandonné de tous, il ne lui reste plus qu'à rejoindre ses livres bien-aimés.
Le lecteur suit les pensées de Hanta à travers un long monologue obsessionnel et émaillé d'images singulières. Hanta revient sans cesse sur son travail, son passé et, sans le dire réellement, sur la solitude qui le mine. C'est le destin d'un homme, un ouvrier, rattrapé par une modernité assassine.
Publié d'abord en 1976, traduit dans plus d'une dizaine de langues, ce soliloque, révélant l'absurdité tragicomique du quotidien, à propos duquel Hrabal disait : « Je ne suis venu au monde que pour écrire Une trop bruyante solitude », est un splendide apologue de la « normalisation », machine à broyer l'esprit, dont Hrabal fut lui-même la victime.
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Pour nous qui avons vécu ces heures exaltantes, ce passé est tout proche. Le temps d'un battement de paupières et il revit, les événements se raniment, les visages disparus renaissent. C'est une page d'histoire que nous ne nous résignons pas à tourner.
Donc, depuis une semaine, Paris vivait dans la fièvre. Au gré des télégrammes parvenant des quatre coins de l'Europe on passait de l'angoisse à l'espoir. Ultimatum à la Serbie... Médiation anglaise... Refus de Berlin... Recours à La Haye...
Mobilisation russe... Etat de guerre en Allemagne ; puis le samedi 1er août dans l'après-midi la terrible nouvelle a éclaté comme un éclair... Dès le lendemain, des milliers d'hommes pressés de se battre se bousculaient devant les bureaux de recrutement pour s'engager...
Ceux qui s'offraient vaillamment au massacre, étaient-ce donc des dupes ? Les trompait-on en leur apprenant, dès l'enfance, que mourir pour la patrie était le sort le plus beau ?
Autant de questions qu'on n'ose poser à ces têtes aux orbites creuses. Je voudrais leur crier : «Non, votre sacrifice n'a pas été vain ! Votre vaillance a sauvé non seulement le pays, mais l'univers entier, que l'Allemagne eût écrasé sous son talon de fer ; la dernière victoire n'est qu'une fille de la vôtre et les Grands d'à présent restent vos débiteurs.» Mais à quoi bon ? On ne console pas les morts avec des discours...
Instruits par les événements, nous savons aujourd'hui qu'il faut oublier. Même si le coeur est muet, la raison nous l'ordonne : nous devons barrer d'un trait les années de guerre et celles de l'occupation. Oui, je veux oublier.
Roland Dorgelès - 2 août 1964
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Les Mandy habitent de génération en génération la même maison en bois posée au bord des rails près de la gare Nyugati à Budapest. Le jeune Imre grandit dans un univers mélancolique de non-dits et de secrets où Staline est toujours tenu pour responsable des malheurs de la famille. Même après l'effondrement de l'URSS, qui fait entrer dans la vie d'Imre les sex shops, une jeune Allemande et une certaine idée de l'Ouest et d'un bonheur qui n'est pas pour lui.