Le fils retourne dans sa famille pour l'informer de sa mort prochaine.
Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l'on se dit l'amour que l'on se porte à travers les éternelles querelles. de cette visite qu'il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit.
Si nous vous avons offensés, ombres que nous sommes, pensez que vous ne faisiez que dormir quand ces visions venaient surgie et ce fragile et vain mensonge, aussi évanescent qu'un songe, seigneurs, accordez-lui pardon : alors, nous nous amenderons.
Oui, foi de puck, en vérité, si une chance imméritée nous épargne le noir venin, nous nous amenderons demain...
Cette traduction a été créée le 11 mai 2004 à l''occasion de l'inauguration du Nouvel Olympia de Tours dans une mise en scène de Gilles Bouillon.
Je porte en moi soixante-dix ans de souvenirs, et j'en ai vu, pendant tout ce temps, des heures affreuses, d'étranges choses - mais cette nuit atroce réduit à rien tout ce que j'ai vécu.
Macbeth se situe tout entier sur les bords de l'humanité. On y rencontre des sorcières dont le « savoir dépasse celui des mortels », des phénomènes et des actes « contre nature », et des personnages qui se demandent si « être homme », c'est chercher à se dépasser ou se tenir dans les limites de l'humanité.
Comment faut-il considérer les époux Macbeth ? Comme des monstres, des humains sortis de leur nature, ou plutôt, ce que semble suggérer Shakespeare, des humains qui se débattent comme tout un chacun avec leur part d'inhumanité et leurs fantasmes ? L'ambition qui les guide vers le meurtre, l'amour qui les lie dans leur projet, la peur qui les tétanise ou les pousse à s'enfoncer dans le crime, faut-il les mettre au compte de leur humanité ou de leur inhumanité ?
S. B.
Création à l'Odéon-Théâtre de l'Europe (Paris) du 26 janvier au 10 mars 2018 dans une mise en scène et une scénographie de Stéphane Braunschweig.
Un orage se rapproche de la petite ville située sur les bords de la volga et qui abrite une communauté de marchands, de bourgeois et d'ouvriers.
C'est là qu'une jeune mariée, en succombant au neveu du notable local, va provoquer une autre tempête qui ébranlera toute cette société régie par un code social et un ordre religieux sclérosants, des valeurs morales mensongères et un despotisme familial.
Cette édition s'adresse plus précisément au public des terminales qui aborde ce texte par le biais de la philosophie. Antigone met en scène le conflit entre les lois non écrites, sacrées et inviolables, des Dieux, et les lois écrites, civiles, utiles et opportunes de la Cité.
Mes compagnons‚ mes frères en exil.
Notre longue habitude ne rend-elle.
Plus douce notre vie en ces espaces.
Qu'au sein des pompes peintes ? Ces forêts.
Ne sont-elles plus libres que la cour ?
Nous sentons moins le châtiment d'Adam.
Et les saisons changeantes : quand la glace.
Quand l'injure gelée du vent d'hiver.
S'accrochent et me mordent tous les membres.
Quand j'en tremble de froid‚ oui‚ même alors.
Je souris et je dis : ces conseillers.
Eux‚ sans chercher à me flatter‚ ne veulent.
Que me montrer ce que je suis vraiment..
Doux est l'usage de l'adversité.
Qui‚ comme le crapaud‚ laid‚ venimeux.
Porte à son front une gemme précieuse.
Et notre vie‚ loin des séjours communs.
Trouve une langue aux arbres‚ lit des livres.
Dans le cours des rivières‚ des sermons.
Dans les pierres‚ du bien en toute chose.
C'est encore au lycée qu'anton palovitch tchekhov, né en 1860 à taganrog, un petit port du sud de la russie, écrit une longue pièce que nous connaissons maintenant sous le titre de platonov (le titre original, absent du manuscrit, semble avoir été un néologisme signifiant approximativement " l'absence de pères ").
Il y évoque la vie dans un domaine comme celui où son grand-père avait dû servir et y décrit la petite bourgeoisie de taganrog ; boutiquiers, nobles déchus, militaires de retour de la guerre de crimée au cours de laquelle massacres et pillages ont discrédité la génération des pères. trop longue, trop brutale, liée à l'actualité la plus immédiate, la pièce ne sera jamais jouée de son vivant, bien qu'il l'ait remaniée à plusieurs reprises pour l'abréger.
La version originale que nous donnons ici (en signalant les coupes opérées par tchekhov pour la réduire et la normaliser) n'avait à ce jour jamais été traduite en français. elle permet de comprendre dans sa plénitude la force d'une oeuvre qui contient comme à l'état brut tout le théâtre du plus grand auteur dramatique de son temps. f. m
Pourquoi ? Mais quoi, toute chose terrestre Ne crie-t-elle sa honte ? A-t-elle pu Nier l'histoire imprimée dans son sang ?
Non, n'ouvre plus les yeux, Héro, sois morte.
Si je ne te pensais agonisante, Si je croyais que ta conscience allait Résister à tes hontes, c'est moi-même, Comme un dernier renfort de tes remords, Qui frapperais ta vie. Et j'étais triste De n'en avoir qu'un seul ? Et j'en voulais À la frugalité de la nature ?
Tu étais une en trop-pourquoi rien qu'une ?
Pourquoi as-tu toujours été aimable À mes regards ? Pourquoi, par charité, N'ai-je pas recueilli l'enfant d'un pauvre, Dont, s'il se fût ainsi souillé d'ordure, J'aurais pu dire : « Rien de moi n'est sale, C'est de reins inconnus que vient la honte. » « Écrite dans les dernières années du règne d'Elizabeth, en 1598, Beaucoup de bruit pour rien est la première des pièces que Shakespeare consacre plus particulièrement à la Rumeur. D'Othello (1603) au Conte d'hiver (1610) en passant par Cymbeline (1609), les chuchotements de la calomnie sèment la haine, la jalousie et la mort. [.] Mais son traitement dans cette comédie est différent de ce que l'on va trouver ailleurs, car si la Rumeur est calomnie et entraîne l'action vers la tragédie, elle peut aussi avoir des effets positifs. » Margaret Jones-Davies, extrait de la préface
Voyez donc Mademoiselle P..., continua-t-il, quand elle joue Daphné, et que, poursuivie par Apollon, elle se retourne vers lui : elle a l'âme dans les vertèbres lombaires ; elle se penche comme si elle voulait se briser, telle une naïade de l'école du Bernin. Regardez le jeune F..., lorsque, dans le rôle de Pâris, il se tient entre les trois déesses et tend la pomme à Vénus, il a l'âme (c'est terrible à voir) dans le coude. De telles erreurs, ajouta-t-il pour couper court, sont inévitables depuis que nous avons goûté à l'arbre de la connaissance. Le paradis est verrouillé et le chérubin loin derrière nous ; il nous faut donc faire le voyage autour du monde et voir si, peut-être, quelque part, del'autre côté, il ne serait pas à nouveau ouvert.
Cinq femmes et un jeune homme, revenu de tout, revenu de ses guerres et de ses batailles, enfin rentré à la maison, maintenant, épuisé par la route et la vie, endormi paisiblement ou mourant, rien d'autre, revenu à son point de départ pour y mourir.
Elles l'attendaient, longtemps déjà, des années, toujours la même histoire, et jamais elles ne pensaient le revoir vivant, elles désespéraient de ne jamais avoir de nouvelles de lui, aucune lettre, jamais, aucun signe qui puisse rassurer ou définitivement faire renoncer à l'attente.
Aujourd'hui, est-ce qu'enfin, elles vont obtenir quelques paroles, la vie qu'elles rêvèrent, avoir la vérité ? on lutte une fois encore, la dernière, à se partager les dépouilles de l'amour, on s'arrache la tendresse exclusive.
On voudrait bien savoir.
On n'entend pas le pas d'un homme qui va à son travail et quand un homme court vers ce qu'il aime c'est son souffle qu'on entend mais quand la foule des guerriers se met en chemin c'est son pas d'abord qu'on entend son pas qui martèle oui les coups du marteau sur la terre le pas qui frappe et qui dit je suis là je suis partout Stabat Mater Furiosa, cri solitaire d'une femme qui se révolte contre la guerre et la violence, fut montée pour la première fois en 1999 par Christian Schiaretti. Depuis plus de soixante mises en scène ont été réalisées en France. Cette pièce d'un poète venu au théâtre a été traduite en sept langues et jouée dans quatorze pays.
L'histoire sans histoire d'un homme dans la France de ces vingt dernières années, les rencontres, la famille, les amis, les amours rencontrées et vécues, le travail et les aventures. Le roman.
On regarde, on imagine ce que sera sa vie, on croit la voir devant soi, et peu à peu, la vivant, on se retourne lentement sur soi-même, on observe le chemin parcouru, l'éloignement lent et certain qui nous mena là où nous sommes, aujourd'hui, du pays lointain d'où nous sommes partis.
C'est le récit de l'échec, le récit de ce qu'on voulut être et qu'on ne fut pas, le récit de ce qu'on vit nous échapper. Et la douleur, oui. La douleur, mais encore, peut-être la sérénité de l'apaisement, le regard paisible porté sur soi-même.
Je disais l'amour de ma vie et je te regardais / je te regarde et je pense je ne te reconnais plus / ton corps je le connais / les attaches les os tout ça je connais / mais dessous il y a quoi / dessous sous l'enveloppe il y a quoi ? / une sorte de nouveau toi et moi qui n'a rien à voir rien à voir je suis désolé / Un couple clôture son amour en deux monologues qui vont au bout de leur pensée, deux longues phrases qui ne sauraient s'interrompre, manière de solder les vieux comptes et marquer dans une langue poussée à bloc le territoire des corps.
Clôture de l'amour, écrit pour les acteurs Audrey Bonnet et Stanislas Nordey, a été créé lors du Festival d'Avignon 2011 dans une mise en scène de l'auteur et a reçu un accueil enthousiaste auprès du public et de la critique. La pièce obtient, en 2012, le Prix de la Meilleure création d'une pièce en langue française du Syndicat de la critique et le Grand Prix de Littérature dramatique du Centre national du Théâtre. En 2013, le Prix de l'Auteur sera décerné à Pascal Rambert et celui de la Comédienne à Audrey Bonnet lors du premier Palmarès du théâtre.
Traduit en dix-huit langues et joué dans une vingtaine de pays ce texte peut désormais être considéré comme un incontournable du théâtre français de ce début du XXIe siècle.
Nouvelle édition revue et augmentée.
Raconter le Monde, ma part misérable et infime du Monde, la part qui me revient, l'écrire et la mettre en scène, en construire à peine, une fois encore, l'éclair, la dureté, en dire avec lucidité l'évidence. Montrer sur le théâtre la force exacte qui nous saisit parfois, cela, exactement cela, les hommes et les femmes tels qu'ils sont, la beauté et l'horreur de leurs échanges et la mélancolie aussitôt qui les prend lorsque cette beauté et cette horreur se perdent, s'enfuient et cherchent à se détruire elles-mêmes, effrayées de leurs propres démons. Dire aux autres, s'avancer dans la lumière et redire aux autres, une fois encore, la grâce suspendue de la rencontre, l'arrêt entre deux êtres, l'instant exact de l'amour, la douceur infinie de l'apaisement, tenter de dire à voix basse la pureté parfaite de la Mort à l'oeuvre, le refus de la peur, et le hurlement pourtant, soudain, de la haine, le cri, notre panique et notre détresse d'enfant, et se cacher la tête entre les mains, et la lassitude des corps après le désir, la fatigue après la souffrance et l'épuisment après la terreur.
Ce volume est composé d'articles et d'éditoriaux commandés à Jean-Luc Lagarce par les théâtres et des revues. Il est établi d'après l'ordre chronologique d'écriture des textes. La présente édition intègre les exergues aux éditoriaux écrits pour le Théâtre Granit tels qu'ils apparaissent dans le contexte original.
J'aurais préféré ne rien voir. Je me souvenais suffisamment. Et rester là, comme une cousine pauvre...
Ce que je voudrais que vous sachiez : je craignais de gêner par ma présence, vous ne m'avez jamais beaucoup aimée, Hélène et vous ; et lui, près de vous, il m'aime moins, je préfère ne pas le constater. Un peu exclue par avance, inopportune, là à m'extasier sans fin sur le jardin, l'air de la campagne -je ne vous ai pas dit ? Je n'aime pas beaucoup la campagne et nous ne souhaitons pas prendre votre place ; venir s'y reposer, le barbecue, la tondeuse à gazon pour l'herbe haute, nous ne sommes pas fatigués...
La fécondité véritable d'Artaud est celle d'un discours qui porte en lui la force d'une pensée sur le théâtre visant à briser les frontières de ce qui est. Comme le rappelait Grotowski : « Artaud est un poète du théâtre, c'est-à-dire un poète des possibilités ».
C'est cette ouverture des possibles qu'il faut chercher dans les textes d'Artaud, en n'oubliant pas de se rappeler sa vision de la force des mots, habités par une énergie capable de rejoindre la force des gestes. De cette fusion de moyens d'expression chargés de force naîtra, pour le théâtre, un pouvoir d'efficacité comparable à une authentique action magique. Une efficacité capable d'atteindre le spectateur dans son esprit mais aussi dans son corps. Peut-être pourrait-il en être ainsi pour certains lecteurs ...
La beauté mais aussi la difficulté des textes d'Artaud vient aussi de l'importance de leur dimension poétique, de l'énergie d'une parole qui s'avance par métaphores et se charge de visions. Mais de visions dessinant pour le théâtre un horizon limite vers lequel se diriger, traçant ainsi un chemin vers la quête de réponses concrètes. En effet la pensée du théâtre qu'il propose n'en porte pas moins en elle, dans sa radicalité, l'ouverture aux enjeux concrets de la mise en scène dans son travail sur le langage, sur l'espace, sur le jeu de l'acteur, sur la relation au spectateur. Artaud n'ignore rien de la matérialité scénique, mais il la charge d'une signification qui doit dépasser cette simple matérialité.
Les textes d'Artaud tracent le chemin vers un modèle rituel que les grandes expériences des années soixante ( Brook, Grotowski, le Living theatre, Barba) se sont réapproprié et qui habite encore certaines expériences contemporaines comme celle de Romeo Castellucci.
Oui ça va mal oui les temps sont critiques et de tous les malheurs qui grognent à nos mollets de tous les abandons qui nous vident le coeur de toutes les défaites qui nous brisent la nuque l'enfermement où dans ces heures poisseuses on tient désormais la langue notre langue la langue commune la langue partagée populaire celle-là l'improbable la sauvage et la douce qui dit la bonté de l'instant et la chiennerie des jours cet enfermement-là qui n'apparaît pas qu'on ne sent pas qui ne s'avoue pas.
« Le 20 janvier Lenz traversa la montagne. » Au sein même de la nature, la menace couve déjà. Voilà l'itinéraire d'un homme qui s'éloigne, poète aux nerfs saccagés, sujet à de grands troubles psychiques. Sur ce chemin ponctué de rencontres et d'affrontements, nul apaisement ne peut plus être éprouvé. Reste le vertige d'un homme en lutte contre la désagrégation de son esprit, frôlant le suicide et la folie, et filant vers l'abîme.
Tels sont quelques-uns des éléments de ce récit basé sur une histoire réelle, celle du poète et dramaturge Jakob Lenz, ami de jeunesse de Goethe, lors de son passage dans les Vosges. Par le filtre de son imaginaire, Georg Büchner a fait de la course folle de ce personnage étonnant l'une des histoires les plus troublantes de la littérature universelle.
La traduction de Georges-Arthur Goldschmidt offre une nouvelle résonance à ce récit, rendant à la langue de Büchner ses jaillissements et sa violence, restituant la précision et la beauté d'un style pour le porter au summum de sa puissance.
Cette édition est enrichie d'une étude sur les sources de l'oeuvre et de la traduction intégrale des notes du pasteur Oberlin, qui inspirèrent Georg Büchner pour l'écriture de son récit.
Tiago Rodrigues revient à sa première pièce de théâtre. Écrite et créée à Lisbonne, en 2007, Le Choeur des amants est un récit lyrique et polyphonique. Un jeune couple raconte à deux voix la condition de vie et de mort qu'ils traversent lorsque l'un d'eux se sent étouffé.
En juxtaposant des versions légèrement diff érentes des mêmes événements, la pièce nous permet d'explorer un moment de crise, comme une course contre la montre, où tout est menacé et où l'on retrouve la force vitale de l'amour.
Treize ans après sa première création, Tiago Rodrigues invite Alma Palacios et David Geselson à donner corps à ces deux personnages qu'il a inventés. Il en profi te aussi pour imaginer ce qui leur est arrivé toutes ces années. Sans se limiter à en faire une nouvelle mise en scène, il décide d'écrire sur le passage du temps et ce qui en découle sur la vie des amants. Qu'en est-il, de cet amour qui a défié la mort ?
« Interroger mes personnages sur leur vécu, c'est comme m'interroger sur le vécu de mon théâtre depuis que j'ai commencé à écrire », nous dit Tiago Rodrigues. « Les personnages seront-ils encore amoureux ? Ce jeune homme que j'étais, qui a osé écrire cette pièce, sera-t-il porté par la même nécessité de faire du théâtre ? Je ne sais pas si je suis prêt à entendre la réponse, mais je ne peux éviter la question. »
De Catherine Deneuve à Marilyn Monroe en passant par Romy Schneider et Delphine Seyrig, Des femmes qui nagent est un portrait kaléidoscopique d'actrices et de réalisatrices, dont certaines, pionnières, ont été oubliées. À travers cet hommage sororal, Pauline Peyrade nous renvoie le reflet de femmes puissantes et multiples, créatrices de leur vie autant que de leur art.
« Au début du geste, il y avait une actrice, il y avait Marilyn. Il y avait sa voix, ses sourires, ses haussements d'épaules. Il y avait l'irrésisti ble, le mystère, les médicaments, la disparition. Il y avait la fascination, une tentative de mettre en mots l'insaisissable, de capturer la belle sur la page.
Puis sont apparues Romy, Karidja, Brigitte, Anonyme 1, Mouna, Anonyme 2, Delphine, Adèle, Danielle, Catherine, Isabelle, Patricia, Maggie, Aïssa, et d'autres qui patientent encore aux portes de l'écriture comme dans les salles d'attente des auditions, des concours, des agences. Elles surgissent par associations, par fractures, pour brosser par touches un portrait pluriel, un parcours diffracté qui raconte les actrices et interroge leurs places dans nos imaginaires et dans nos fictions. » Pauline Peyrade
À présent, Candida veut apprendre un dernier livre, le livre définitif. La faveur qu'elle m'a demandée est que je choisisse ce livre. Cher professeur, je suppose que maintenant vous comprenez la dimension de mon problème. Pressé par le temps, je dois accomplir cette terrible mission. Je vous demande de me conseiller : quel livre, quel dernier livre ?
Lecture conseillée de 14 à 94 ans.
Tiago Rodrigues ne se contente pas de brouiller les frontières entre le théâtre, la fiction et la réalité. Il invite des hommes et des femmes, le « peloton sonnet 30 de Shakespeare », à éprouver, partager, le temps de la représentation, une expérience singulière : celle de retenir un texte et de le dire. Un acte de résistance artistique et politique, tout autant qu'une lutte contre le temps, l'oubli, le vieillissement, contre l'absence et la disparition. Un geste aussi intime que politique.
Cette famille tue les fascistes. C'est une tradition que tous les membres de la famille suivent depuis plus de soixante-dix ans. Ils sont réunis aujourd'hui dans une maison du pays. La plus jeune membre de la famille, Catarina, doit tuer son premier fasciste. Cependant, Catarina ne peut tout simplement pas le faire. Une rangée familiale s'embrase. La violence a-t-elle sa place dans la lutte pour un monde meilleur ?
Fils d'une mère médecin et d'un père journaliste, Tiago Rodrigues s'est souvent demandé pourquoi il avait choisi de raconter le monde plutôt que de le sauver en agissant de manière plus concrète.
Ce thème qui lie l'histoire inti me et la grande Histoire va bien à cet auteur-mett eur en scène qui est virtuose dans l'art de mêler les strates narrati ves.
À Genève, il rencontre le directeur de la Croix-Rouge internati onale et ses équipes. En découlent l'envie de regarder le monde par les yeux de ces personnes engagées dans l'humanitaire et la nécessité d'écrire un spectacle par le prisme de l'inti me.
Qu'est-ce qui pousse un être humain à choisir de risquer sa vie pour aider les autres ? Comment appréhender la questi on de l'appartenance et du « chez soi » ? Quand devient-elle problémati que face au chaos du monde ? Comment cett e double vie entre les zones de crises et de confl its et le retour chez soi dans un pays en paix modifi e-t-elle le regard sur le monde et sur sa vie personnelle ?
Invitant les interviewés puis les acteurs à se mett re à distance, Tiago Rodrigues va composer plusieurs récits à parti r des témoignages de voyages eff ectués sur le terrain par les délégati ons de la Croix-Rouge.