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«Un certain goût pour la paresse s'installe chez le meurtrier impuni. Mais quelque chose d'irréparable aussi : le crime compromet pour toujours l'amour et la possibilité d'aimer. J'ai tué et, depuis, la vie n'est plus sacrée à mes yeux. Dès lors, le corps de chaque femme que j'ai rencontrée perdait très vite sa sensualité, sa possibilité de m'offrir l'illusion de l'absolu. À chaque élan du désir, je savais que le vivant ne reposait sur rien de dur. Je pouvais le supprimer avec une telle facilité que je ne pouvais l'adorer - ç'aurait été me leurrer. J'avais refroidi tous les corps de l'humanité en en tuant un seul. D'ailleurs, mon cher ami, le seul verset du Coran qui résonne en moi est bien celui-ci : "Si vous tuez une seule âme, c'est comme si vous aviez tué l'humanité entière."»
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Orphelin de mère, mis à l'écart par son père, il a grandi dans la compagnie des livres qui lui ont offert une nouvelle langue. Depuis toujours, il est convaincu d'avoir un don : s'il écrit, il repousse la mort ; celui qu'il enferme dans les phrases de ses cahiers gagne du temps de vie. Telle une Schéhérazade sauvant ses semblables, il expérimente nuit après nuit la folle puissance de l'imaginaire. Fable, parabole, confession, le deuxième roman de Kamel Daoud rend hommage à la nécessité de la fiction et à l'insolente liberté d'une langue choisie.
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Invité à passer une nuit dans le musée Picasso, alors qu'y était présentée l'exposition «Picasso 1932, année érotique», Kamel Daoud en a tiré un récit dans lequel il confronte les représentations que peuvent avoir du corps, du désir, de la nudité, de l'amour, du plaisir ou de la liberté, un artiste et un djihadiste. L'art peut-il guérir un homme de la violence, lui redonner le désir du monde ?
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Des printemps arabes aux attentats de Paris, Bamako et Tunis, des élections présidentielles algériennes à la crise des réfugiés, cette sélection de chroniques de Kamel Daoud publiées pendant six années donne à entendre une voix libre, puissante et provocante dont l'audience ne cesse de s'étendre dans le monde.
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La préface du nègre ; le Minotaure 504 et autres nouvelles
Kamel Daoud
- Actes Sud
- Babel
- 18 Février 2015
- 9782330039462
Un chauffeur de taxi profite de la disponibilité forcée de son passager pour lui confier sa détestation d'Alger au long d'une logorrhée hallucinée. Un militaire expose à la Foire internationale un prototype d'avion qu'il a conçu seul ou presque dans le désert, oeuvre de toute une vie, mais auquel les habitants de la capitale ne s'intéressent pas. Un marathonien à bout de souffle court sans fin, laissant divaguer ses pensées, dans le stade des Jeux olympiques d'Athènes. Un écrivain embauché pour faire un travail de nègre se rebelle et outrepasse son rôle. Un Arabe imaginaire s'identifie au sauvage, au nègre, à Vendredi, cherchant dans ces figures inventées par l'Occidental/le Blanc la place censée être la sienne.