Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Gallimard
-
«Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant.» Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix. Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.
-
« Je me retrouve éclaireur et héritier. Trahir les trahisons, c'est l'attribut du traître. » Kamel Daoud Suis-je donc un traître ? Peut-être que oui, mais je m'en console en feuilletant les livres d'histoire : tous les héros ont trahi l'immobilité. Tous les prophètes devaient trahir leur époque et un désert jaloux. Dans la nuit, tous les éclaireurs se voient obligés de trahir la lenteur des leurs. Tous les hommes ont dû trahir la peur. Tous les fleuves trahissent leurs sources pour aboutir à la mer. Tous les nids sont des fers aux pieds, si l'on n'y associe pas le premier pas dans le vide, si l'on n'ose pas s'y jeter et remuer des ailes ignorées. K. D.