Sur le papier que sa petite fille a trouvé épinglé à la porte de l'appartement, le narrateur découvre ces mots griffonnés au feutre noir:«Guerre et Paix:contrepèterie douteuse». Qui a écrit ces mots? Qui le soupçonne d'être un mauvais père? Peut-on être gay et père? Ainsi débute une enquête introspective qui nous conduit dans tous les recoins d'une vie, faisant ressurgir les souvenirs d'adolescence et la découverte du désir, mais aussi ceux d'artistes homosexuels disparus trop tôt et dont l'absence a façonné le narrateur en tant qu'écrivain, metteur en scène et cinéaste. Entre autoportrait et fiction, un livre fulgurant, d'une merveilleuse liberté.
De quoi peut-on hériter quand il n'y a comme patrimoine rien d'autre que des vies détruites ? Comment sauver sa peau sans avoir le sentiment de trahir les siens ? Dans un cinéma qui semble abandonné, la grand-mère de Christophe Honoré, Mémé Kiki, retrouve certain·e·s de ses dix enfants. Il y a aussi le père Puig, son second mari, banni pourtant depuis des années. Ils et elles sont réuni·e·s parce qu'un de leurs petits-enfants, celui qui fait du cinéma, celui qui ne vit plus dans le même monde qu'eux et elles, a quelque chose à leur dire. Il a imaginé un film pour raconter leur histoire commune - un film que le cinéaste avait en effet écrit mais qu'il ne s'est jamais résolu à tourner.
Le film imaginaire est l'occasion d'une dernière réunion de famille réunissant les vivant·e·s et les mort·e·s. Christophe Honoré compose le récit de leur histoire commune à travers leurs dialogues contradictoires. Les personnages de sa famille sont incarné·e·s par des acteurs·rices, et des séquences filmées reconstituent ses souvenirs. Ainsi s'esquisse la destinée d'une famille de la classe populaire sur cinq décennies, ses amours, ses désillusions, ses blessures. Le dialogue théâtral et le récit cinématographique, la parole au présent du théâtre et la force d'évocation du cinéma parviennent ensemble à restituer l'empreinte du lien familial par-delà les années. Ainsi Le Ciel de Nantes décrit avec tendresse et humour le futur des histoires d'où nous venons et qui ne sont plus les nôtres.
Le garçon est le fils de l'homme plus âgé, il est aussi l'ancien amant de l'autre homme. L'autre homme tient à être clair. Il sait que cette histoire n'était pas « raisonnable », il prend toutes les précautions pour dire qu'il y a mis fin, qu'il n'a plus de contact avec le garçon depuis plusieurs semaines. Qu'il est désolé d'avoir cédé à ses avances. Qu'il aurait dû être plus prudent, mais qu'il ne se sent coupable de rien, que le père ne peut pas lui reprocher que son fils l'ait séduit, que ce fut une histoire folle. Mais pas indigne. Il se défend comme dans un procès que le père ne lui fait pourtant pas... Le père ne pose pas des questions pour juger mais pour comprendre.
Son fils s'est tué il y a quelques jours. Il a laissé une lett re où il a demandé à son père de prévenir son ancien amant, mais de ne le prévenir qu'après l'enterrement.
"Au milieu de l'escalier, j'ai stoppé net, arrêté par un silence inhabituel. Sans faire de bruit, je me suis faufilé dans la salle à manger. J'ai laissé la lumière éteinte et je me suis posté dans l'axe du passe-plat, un peu en arrière, pour rester dans le noir. De là, on voit toute la cuisine. Et j'ai vu. J'ai vu mon père et ma mère serrés l'un contre l'autre près de l'évier et qui sanglotaient. Jamais je n'avais imaginé que mon père avait des yeux qui pleuraient." C'est comme ça, seul dans le noir, en regardant sa famille pleurer, que Marcel apprend que son frère aîné est malade du sida. Qu'il va mourir. Et c'est à partir de cet instant que lui, Marcel, P'tit Marcel comme ils disent, doit faire comme s'il ne savait rien.
Retrouvez Marcel dans L'Affaire P'tit Marcel et dans Mon coeur bouleversé.
Mais Marcel fait aussi sa guest-star dans C'est plus fort que moi...
Deux fresques violentes sur la jeunesse, autour de l'homosexualité et de la perte d'identité, mettant en scène deux morts, après lesquelles tout bascule.
La Faculté :
Jérémy tarde à rejoindre son ami Ahmed sur le terrain de foot de la cité des Iris. Celui-ci se drogue en l'attendant, ce qui attire alors l'attention des frères de Jérémy et de leur ami Harouna. Sous l'emprise de la drogue Ahmed se laisse aller en dévoilant ouvertement ses sentiments pour Harouna. Scandalisés par son homosexualité, ils vont le battre à mort et l'abandonner dans la neige.
Une fois découvert, le meurtre d'Ahmed, très médiatisé, devient le symbole à tord d'un crime raciste. Mais Jérémy, lui aussi homosexuel, est au fait de la vérité. Il décide alors de tout avouer à la police, sacrifiant ainsi sa famille.
Personnages : 3 femmes, 6 hommes.
Un jeune se tue :
Yohanna, Alice, Laura, et Gaëlle reviennent de boîte de nuit. C'est l'été, elles sont en voiture sur une route de campagne. Yohanna conduit, elle croit voir sur la route un jeune homme. C'est l'accident et la terrible violence du choc entraîne la mort de Gaëlle. Sa disparition va alors être l'occasion pour ses proches, sa famille et ses amis, de revenir sur les événements précédant la tragédie, sur leurs relations, d'amour ou d'amitié, avec elle. Notamment pour Quentin avec qui elle a eu une brève histoire d'amour quelques années auparavant, une histoire finalement beaucoup plus importante qu'il n'y paraissait.
Personnages : 10 femmes, 6 hommes.
manon aime regarder le grand sourire d'anton et ses yeux de diable.
mais elle trouve aussi fabien vraiment joli avec ses cheveux coupés trop court et son épi dans la nuque. et puis surtout fabien est le seul garçon qui se laisse embrasser sur la bouche. entre anton et fabien, manon pourrait passer de bonnes vacances. seulement, un jour, anton demande à manon de choisir entre lui et fabien. une demande égoïste et difficile, pense manon. une demande qui prouve surtout qu'on ne comprend jamais les autres et vice versa ! un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
Septembre 1996. Guillaume se rend à la morgue pour y reconnaître le corps de son frère. Thomas était écrivain : il transformait les récits familiaux en règlements de comptes, pillait allègrement au passage les souvenirs de Guillaume et révélait la barbarie ordinaire de la famille.
Désormais Guillaume se retrouve seul à porter le fardeau de cette mémoire. Ce rôle, il n'en veut pas, et pourtant les souvenirs lui viennent, un à un : les parents, cet autre frère disparu avant la naissance de Guillaume et Thomas bien sûr, leur enfance commune, leurs personnalités si différentes.
Mais ce frère dont le corps est à peine reconnaissable à la morgue, est-il bel et bien mort ? N'est-ce pas encore un de ces jeux entre frères dont Thomas usait à l'envi ?
Un mensonge de plus dans la famille ?
Il y a un frère aîné de vingt ans qui ne veut plus rester dans la maison.
Il demande à partir. Il le demande à son père. Il y a un deuxième frère qui ne demande rien à personne. Il gît dans le jardin. C'est un fils mort, une infamie au milieu de la famille. Il y a la mère qui rentre de son cours de danse africaine. Et Anton ? Anton, le petit dernier, le meilleur fils, le préféré. Qui l'a vu ? À cette heure, il doit être rentré de l'école. Mais la maison ne s'ouvre pas. Quelqu'un a barricadé la porte.
Quelqu'un a barricadé les fenêtres. Avec Le pire du troupeau, sa deuxième pièce de théâtre, Christophe Honoré poursuit son travail de correspondant de guerre, sur le front de l'intimité et des amours en ruine.
Ce manuel de puériculture est LA référence en la matière, le compagnon indispensable de tous les enfants qui se posent des questions sur la meilleure façon d'élever leur poupée. L'auteur - père expérimenté d'une petite Suzette - s'appuie sur ses vastes connaissances en pédiatrie, puériculture et psychologie. Le ton est clair. Les recommandations, fermes : non, on ne laisse pas sa poupée les fesses de plastique à l'air, on l'habille ; on s'interdit de lui couper les cheveux ou de la tatouer avec un feutre! Les conseils, rassurants : comment soigner une « maladie des membres » avec du Scotch et des élastiques. J'élève ma poupée le guide que tous les enfants attendaient.
P'tit marcel est enfermé dans les toilettes et il ne sortira pas.
Pourtant, ils viennent tous frapper à la porte : maman lui propose une île flottante, tristan, un tour en voiture, papa dit qu'il veut bien passer l'éponge sur ce qui s'est passé tout à l'heure et mémère a très envie de faire pipi.
P'tit marcel reste muet. même si les pompiers débarquent, même si tout le quartier vient le supplier à genoux, il ne sortira pas.
Il faut qu'ils comprennent.
Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
Cinéaste, scénariste, écrivain pour les adultes et pour les enfants, auteur dramatique et metteur en scène, Christophe Honoré s'est inscrit dans le paysage culturel français à travers des modes d'intervention très divers qui n'ont pas empêché la singularité d'un regard de s'imposer. Au contraire, il semble que, chez lui, la combinaison et le croisement soient à la source même d'une certaine façon de dire et de regarder le monde.
A travers une rétrospective de ses films, des tables rondes avec l'artiste et ses proches collaborateurs (Alex Beaupain, Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Gilles Taurand), mais aussi un colloque universitaire et un concert, la première édition du festival " Transversales cinématographiques " qui s'est déroulée à Rennes en avril 2011 s'est entièrement construite autour du travail de Christophe Honoré.
Le livre que nous présentons aujourd'hui fait trace de ces rencontres : dans un premier ensemble, suivant un découpage thématique, la transcription des échanges enregistrés en avril propose une approche " polyphonique " de l'oeoeuvre par la voix de l'artiste lui-même et de ses proches. Dans un deuxième ensemble, on pourra découvrir les contributions des enseignants-chercheurs qui étaient invités à réfléchir, dans une perspective pluridisciplinaire, sur cette oeoeuvre polymorphe.
Enfin, Christophe Honoré nous a proposé de réaliser une série de 10 polaroïds légendés par lui-même que nous sommes fiers de publier dans cet ouvrage.
Steven a onze ans lorsqu'il se laisse entraîner par Jérémy à commettre un crime barbare. Des années plus tard, il raconte. Ou tente de raconter. Son grand frère et la directrice du centre de vacances où le crime a eu lieu essaient eux aussi de comprendre ou d'oublier. Malgré l'horreur, ils cherchent un sens à leur vie.
Mais tous se heurtent à la même impossibilité : celle de dire à la fois l'amour et l'abjection.
Cet admirable roman est comme une série d'éclairs. Sa clarté aveuglante révèle ce que chacun de nous cherche à oublier...
" Je baptise Scarborough ce lieu de mémoire où je suis parti retrouver ceux que j'ai aimés et qui sont morts.
Scarborough, lieu de mon imaginaire où l'émotion règne sur la raison, lieu sensuel qui me renseigne violemment sur mes désirs. J'avance les yeux bandés, à reculons, avec l'écriture comme seul sens en éveil. " C.H. " Les fils orphelins ne sont bons qu'à ça, venger la vie de leurs pères. Ils sont faibles, vulnérables, si libres, ils marchent dans la peur. " Deux frères, Baptiste et Steven, ont quitté la France pour se réfugier en Angleterre.
Ce couple de proscrits est porteur d'un secret qui les dépasse. Son obscénité même provoquera leur chute. Dans ce roman très stylisé, dont la précision ne doit rien au naturalisme, Christophe Honoré tente de capturer ce qui excède toute narration : le sexe, le sens du sacré, l'" approbation de la vie jusque dans la mort".
le roi stéphane, qui est aussi le père de notre famille trop nombreuse et notre plus grand prédateur, vient de quitter son bureau et se rend dans la salle à manger.
il est six heures, le terrible six heure du soir. personne n'a encore mis le couvert.
Christophe Honoré a promis d'écrire un dernier livre qui serait l'autobiographie de ses dix ans mais, depuis trois ans, il en retarde l'écriture. Ce dernier livre pour enfants a en effet les allures d'un défi pour le narrateur qui se proclame incapable d'écrire le moindre souvenir....
Tel est le point de départ de cette singulière autofiction. Dans ce récit, le narrateur décortique son rapport à l'enfance, et les thèmes qui hantent ses livres et ses films : la relation entre frères, la mort, le désir d'enfant, la douceur, l'amour homosexuel, la figure maternelle, la vérité en littérature, etc. Il en ressort un certain nombre de tableaux : son enfance en Bretagne, la tante de
Nantes qui menace de se jeter du haut de son immeuble, le mauvais sang qui tourne dans ses veines et le torture, un voyage en 4L avec son père au cours duquel ils eurent un accident, son année de pensionnat interrompue par la mort de son père, son amour non partagé pour un comédien et leur visite de Bruxelles, son impatience de réalisateur sur le plateau de Ma Mère, les
retrouvailles avec son frère aîné autour de la tombe du père.
Ses parents ont fini par lui lâcher la vérité : ils sont un peu moches, ses dessins ! Pour tout dire, elle aurait mauvais goût... Mais qu'est-ce que le mauvais goût ? Faisant jouer le texte avec des découpes et des superpositions d'imprimés et de couleurs, un album iconoclaste qui interroge, bouscule nos repères.
Le créole, c'est tout une histoire.
Celle des anciens colons, celle des immigrants qui les ont rejoints, volontairement ou pas.
Les mots ont de la mémoire, de l'humour aussi, quelle que soit la manière dont on les écrit.
Petits et grands - et surtout grands avec les petits - pourront jouer à reconnaître quelques aspects de la Réunion.
Et la mise en mots leur donnera peut-être l'envie - le piment - d'en apprendre un peu plus...
Katell ne respecte pas les règles de jeu les plus simples : à cache-cache elle reste dissimulée des heures. Katell n'invente pas des histoires de petites filles où une coccinelle se transforme en princesse. Non, elle "voit" des choses que les autres ignorent. Mais est-ce un don ou une malédiction ? Un album fort, qui questionne l'imaginaire enfantin, la singularité comme un défi au monde adulte.
Un essai photographique sensualiste sur le souvenir lumineux d'un été (textes de Christophe Honoré et Théo Esparon).
Stéphane Ruchaud est habitué aux voyages. Pour rendre compte d'une oasis possible, il publie cette année un recueil de ses expériences estivales et lumineuses. À travers une cinquante de photographies, Oasis, quatrième livre des éditions Rue du bouquet, est comme une promenade à travers tous les étés passés, liés par le livre. Entre photographies de natures mortes, paysages et portraits, le livre retranscrit avec précisions les moments suspendus et arrêtés, les matières cotonneuses, rocailleuses et aquatiques de ces temps de vacances. Pensé en étroite collaboration avec le studio Bizzarri-Rodriguez et avec la complicité de Christophe Honoré et Théo Esparon, le livre met en scène une déambulation intime et sensuelle à travers les éléments et invite à une découverte de cette oasis personnelle, vagabonde et oisive. En jouant de ses échelles et de ses perspectives ou en transcrivant la complexité lumineuse de ses reflets, Oasis entend écrire une ode à la nature et dessine ainsi les contours d'un espace doux, jouissif, paradisiaque.
Enzo raconte comment, avant de devenir champion de surf, il est devenu un enfant de pauvres. Comment, alors qu'il avait huit ans, les objets ont commencé à disparaître chez lui, lampes, chaises, vases, tapis, livres... Ses parents lui ont expliqué qu'ils n'avaient plus de travail. Puis c'est son père qui est parti. Sa mère a vendu tout ce qu'il leur restait et ils sont allés vivre chez une amie, au bord de la mer. Enzo s'est mis à voler un peu, pour se rassurer. Il raconte aussi l'amour d'Éthel et la découverte du surf. Une histoire graphique d'une puissante sobriété, sur le sujet encore tabou de l'argent, par le duo Christophe Honoré et Gwen Le Gac.
Le père d'anton est écrivain et il vient de commencer un nouveau livre.
Comme tout écrivain, il aime en parler, anton le sait. il est résigné, prêt à écouter une fois de plus ce qui se passe dans la tête de son père. pourtant, cette fois, anton reçoit un choc. le nouveau livre de son père est un effondrement, une trahison, une tragédie. et cela ne fait que commencer. un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.