Années 2010, un journaliste vit de l'intérieur les convulsions de l'entreprise de presse pour laquelle il travaille depuis un certain temps : rachat, brutalité managériale, obsession du profit envers et contre tout... À l'occasion d'un plan de départs volontaires, il prend ses cliques et ses claques en saisissant au vol une opportunité de reconversion professionnelle. Mais, dans les méandres des organismes de formation qui sont un business à part entière, rien ne va se passer comme prévu, sous le regard de l'ex-homme d'information qui est aussi poète à ses heures perdues.
Au fil de ce roman, Eric Faye brosse le tableau d'une classe moyenne incapable de résister à l'offensive néo-libérale et de se mobiliser lorsqu'elle est attaquée.
«Je tenais une nouvelle preuve qu'il se passait effectivement quelque chose, la troisième preuve en deux semaines, et j'étais du genre rationnel, pas celui qui croit qu'un ectoplasme vient s'abreuver chez lui et finir les restes...»
Prague, 1995 : une femme prétend « recevoir » chez elle la visite de Chopin qui lui confie sous la dictée de nouvelles partitions. Au point de séduire une maison de disques. Un journaliste enquête. Commence alors une chasse au fantôme, entre matérialisme obtus et croyances en tout genre, espions reconvertis, tenants d'un ordre ancien métamorphosés en jeunes loups du nouveau régime, où une paisible retraitée révèle à un monde bouleversé la part d'ombre et de folie sur lequel il se réinvente.
Sans laisser la moindre trace, elles ont été arrachées au Japon et à leur famille. Naoko a disparu à la sortie de son cours de badminton, Setsuko s'est volatilisée au bord d'une route. Elles sont devenues des fantômes. Pourtant, en Corée du Nord, une nouvelle vie a commencé pour elles. Une vie animée par une mission qu'elles n'ont pas choisie et le secret espoir de rentrer un jour au pays...
Le Japon est la planète habitée la plus proche de la Terre : pas facile, de prime abord, d'en saisir les codes, d'explorer ses facettes cachées, d'identifier ses tabous et ses obsessions. Des réalisateurs et écrivains nous ouvrent pourtant la voie pour comprendre ce monde si proche et si lointain, pour peu que nous soyons attentifs à ce qu'ils disent entre les lignes ou en pleine lumière. Il est question ici d'un archipel de livres et de films reliés par des passerelles qui permettent de circuler d'un point à l'autre, des premiers pas du roman moderne à l'Age d'or du cinéma. Au terme d'une déambulation en compagnie de Natsume Sôseki, Junichirô Tanizaki ou Ryû Murakami, d'Akira Kurosawa, Mikio Naruse ou Hirokazu Kore-eda, se dessine un portrait du Japon d'hier et d'aujourd'hui.Chaque chapitre est une fenêtre ouverte sur un aspect de la société nipponne, par laquelle je jette un regard d'écrivain."
Né en 1963, à Limoges, Eric Faye est l'auteur de romans, récits de voyages, récits et nouvelles. En 2010, il reçoit Le Grand Prix du roman de l'Académie française pour Nagasaki, traduit dans une vingtaine de langues. En 2012, il est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyôto, une expérience transcrite dans un journal, Malgré Fukushima.
Le Japon est la planète habitée la plus proche de la Terre : pas facile, de prime abord, d'en saisir les codes, d'explorer ses facettes cachées, d'identifier ses tabous et ses obsessions. Des réalisateurs et écrivains nous ouvrent pourtant la voie pour comprendre ce monde si proche et si lointain, pour peu que nous soyons attentifs à ce qu'ils disent entre les lignes ou en pleine lumière. Il est question ici d'un archipel de livres et de films reliés par des passerelles qui permettent de circuler d'un point à l'autre, des premiers pas du roman moderne à l'Age d'or du cinéma.
Au terme d'une déambulation en compagnie de Natsume Sôseki, Junichirô Tanizaki ou Ryû Murakami, d'Akira Kurosawa, Mikio Naruse ou Hirokazu Kore-eda, se dessine un portrait du Japon d'hier et d'aujourd'hui. Chaque chapitre est une fenêtre ouverte sur un aspect de la société nipponne, par laquelle je jette un regard d'écrivain".
« Des bruits couraient au sujet de ce bâtiment, où certaines personnes se seraient égarées et n'en seraient jamais ressorties...» Un homme se rend aux objets trouvés pour y récupérer son portefeuille, mais n'ignore pas ce qui se raconte à leur sujet. Un vieil écrivain aperçoit entre les mains d'un passager de l'autobus le livre qu'il aurait dû et n'a cependant jamais écrit. Un politicien, après avoir discouru, écoute la cassette de son intervention et découvre avoir été enregistré toute sa vie. Dans les vingt nouvelles qui composent ce recueil, le fantastique se faufile imperceptiblement à travers les interstices de la banalité.
Voici une quinzaine de nouvelles, absurdes ou fantastiques, à prendre de préférence le matin, avant de poser pied dans le monde et de recommencer à vivre. Leur auteur rôde sur la fron- tière entre le réel et l'irréel, où bien des questions lui viennent :
Comment continuer à vivre si, d'un jour à l'autre, vous vous met- tez à entendre les pensées d'autrui ? Un mort peut-il tenter de vous téléphoner ? Quelle est cette femme que, toute votre vie durant, vous ne voyez que dans des miroirs, et qui jamais ne prend une ride ? Que feriez-vous si vous appreniez votre propre décès par la radio, et Narcisse, pauvre Narcisse, comment réagi- rait-il en contemplant son image sur les réseaux sociaux ?
Sur cette frontière mystérieuse passe en contrebande tout ce qui échappe à notre entendement. Tout, à commencer par nos peurs, et puis, masqués, la plupart de nos désirs cachés.
Les neuf récits réunis dans ce recueil tentent de répondre par le fantastique à une question simple : l'homme de la fin du xxe siècle peut-il encore se retrancher du monde, fuir le pluriel au profit du singulier et devenir un électron libre ?
Chaque antihéros de ces textes fait ou a fait " l'éloge de la fuite ", que ce soit dans un train, sur une improbable frontière, dans un monastère, dans une ville rayée de la carte ou au sommet d'un phare.
Mais chacun, peu à peu, est contraint de répondre par la négative. le for intérieur a été anéanti. c'est vers de nouvelles formes de solitude que l'homme doit se tourner.
éric faye écrit en jouant avec le temps, loin des conventions du naturalisme, et parvient à créer d'étonnants univers oú la réalité bascule.
Prix des deux magots 1998.
Des documents inédits ou non traduits jusqu'à aujourd'hui nous révèlent à quel point Heidegger s'est consacré à introduire les fondements du nazisme dans la philosophie et son enseignement. Dans son séminaire de l'hiver 1933-1934, il identifie ainsi le peuple à la communauté de race et entend former une noblesse politique pour le IIIe Reich, tout en exaltant l'éros du peuple pour le Führer. Or, contrairement à ce qu'on a pu écrire, loin de s'atténuer après 1935, le nazisme de Heidegger se radicalise. Sans jamais dissocier réflexion philosophique et recherche historique, Emmanuel Faye montre que les rapports de Heidegger au national-socialisme ne peuvent se résumer au fourvoiement temporaire d'un homme dont l'oeuvre continuerait à mériter admiration et respect. En se posant en «guide spirituel» du nazisme, Heidegger, loin d'enrichir la philosophie, s'est employé à détruire à travers elle toute pensée, toute humanité. Déjouer cette entreprise, telle est donc la tâche urgente du philosophe.
Cette nouvelle édition est augmentée
d'une préface inédite, et de la bibliographie de la discussion internationale à laquelle cet ouvrage a déjà donné lieu.
Qui est le mystérieux écrivain B.
Osborn ? Tandis qu'une ancienne maîtresse, un journaliste, et même un Hitchcock hanté par Kim Novak, cherchent à percer son identité se recompose peu à peu le puzzle d'un homme obsédé par l'histoire du XXe siècle et qui n'a cessé de se dissimuler derrière son oeuvre. De l'Amérique centrale à la Baltique, cette quête biographique pose brillamment la question de l'effacement de l'artiste, "être immatériel", "pensée qui se déroule".
L'homme sans empreintes a reçu en 2008 le prix François-Billetdoux.
Le Krähenberg : ici, l'air est lourd et la nuit froide. Un halo de légende nimbe la forêt ? géants et esprits guerriers sont au rendez-vous. Au son des sifflements du vent, parmi les pins et la glace, une femme d'une fascinante beauté apparaît et ne laisse derrière elle qu'un mot énigmatique : « Paälika ». Quelle est cette langue et d'où vient cette étrange créature ?
Has been avant d'avoir été et grand ciseleur d'inaperçu, le directeur d'un sous-département des Renseignements généraux est confronté, à quelques jours de sa mise à la retraite, à la plus étrange affaire qu'il ait jamais traitée.
De subtils informateurs lui signalent ce que nul, dans la rue, c'est-à-dire partout, ne semble avoir remarqué. N'est-ce pas l'essentiel, pourtant ? Ayant à coeur d'échouer jusqu'au bout, car il aime le travail bien fait, le voici défendant sa dernière cause perdue avec l'ardeur de qui n'a rien à perdre. Probablement est-il lui aussi un rebelle, à l'image de l'homme qui, des pages plus loin, crève l'oeil d'un Cyclope très particulier, ou de cet enquêteur qui, dans une cité labyrinthique, recense les portes dérobées jusqu'à ce que l'une d'elles...
Le roman s'ouvre sur le transfert du corps d'Antoine Blin, du Panthéon au cimetière de sa banlieue natale. Ce modeste employé des Postes, un floué de la vie, un gibier pour les arnaqueurs de tout poil, est passé soudain de l'ombre à la lumière. À quarante-quatre ans, Antoine est élu Monsieur tout-le-monde et célébré comme l'une des personnalités les plus populaires du pays. C'est par une journée de canicule que tout a basculé, dans la ville moite et étouffante. Depuis quelque temps, Antoine est persuadé qu'il « sent », une odeur tenace et obsédante. En sortant de chez son médecin, il fait la première rencontre qui va changer son destin, jusqu'à sa fin tragique. Le syndicat des pauvres types est une fable subversive et cruelle. Antoine, antihéros solitaire, à l'écart de la marche du monde, a à peine le temps de goûter aux feux de la gloire qu'il meurt assassiné. Éric Faye mêle avec délectation l'absurde et le quotidien, l'angoisse et l'humour.
D'étranges feux brûlent sur les hauts plateaux, quelque part dans la forêt tropicale d'amérique latine.
Hypnotisé, le général soledad se lance à leur recherche et se perd inexplicablement avec sa troupe sur la route d'iquita, oú il devait retrouver le reste de l'armée espagnole. son meilleur ami, le général san martinez, s'interroge : soledad a-t-il déserté ? l'ennemi a-t-il frappé ? et pourquoi l'ombre de la fascinante maria-elena del tesco, dont tous les deux se sont disputés les faveurs, semble-t-elle planer sur cette disparition ?
Des années plus tard, le général san martinez découvre avec stupeur le cahier de route de soledad, et le rêve qui conduisit une armée à sa perte.
Le récit tendu et passionné du lent pourrissement d'un empire, d'un amour et d'une amitié. un premier roman à l'élégance vénéneuse.
2029, on s'apprête à célébrer le 60e anniversaire des premiers pas de l'homme sur la Lune, à présent habitée par une communauté de scientifiques et par quelques riches redoutant une guerre nucléaire.
Un télescope géant permet d'observer les moindres faits et gestes des Terriens. Et Michel Vivien, membre d'une organisation secrète de résistance, semble perdre de vue sa mission, utilisant cet oeil cosmique pour surveiller sa femme et son fils restés sur Terre, s'abîmant toujours plus dans sa solitude. Entre anticipation et conte philosophique, Eric Faye soumet ses lecteurs aux limites de notre fragile humanité.
J'étais fasciné par Sandrine et son histoire digne d'un scénario de cinéma. Elle avait bien essayé de mener une vie normale. Sans succès. Était-ce son attrait pour l'oisiveté, les robes et les grands restaurants ? Sandrine arnaquait les hommes pour vivre dans une bulle luxueuse à l'abri du monde. Seulement, le prix de l'argent facile est double : il faut payer pour le gagner et surtout pour s'en affranchir...
Attention, stakhanovistes, jeunes loups aux dents de requin, ce livre n'est pas pour vous : le personnage type qui peuple ces nouvelles est en lutte contre le travail, aux prises chaque jour avec le travail, il est écrasé par un labeur érigé en religion. Rien à voir cependant, chez lui, avec de l'oblomovisme ; notre homme serait malheureux comme une pierre dans les romans d'Albert Cossery. C'est qu'on l'a dressé tout petit au travail, on lui a dit que la vie, c'était ça. Or, voilà que notre homme n'en peut plus de son paradis terrestre aux coulisses jonchées de cadavres. Notre homme a-t-il enfin percé le secret de l'énorme machine à profit qui a fait de lui un mammifère rentable, efficient et docile ? Toujours est-il que ce mammifère n'a plus qu'un rêve, s'échapper du
cirque.
"Regarde-la en face, ta vie : déjà tu consultes ta montre, tu sues de stress, crains que ton retard ne se remarque, alors que tu n'es pas en retard. Ton supérieur te fout la chiasse. Tu te hâtes vers un bureau cerclé d'autres bureaux et dans ces alvéoles bourdonnent des employés et beaucoup
d'autres employés devant lesquels tu fais semblant, tu usurpes jusqu'à la tombée de la nuit, espérant qu'on ne te démasquera pas".
De Wakkanai, la pointe nord enneigée, jusqu'à l'extrémité australe à Iriomote, non loin de Taiwan, pendant quatre mois j'ai tenté de comprendre cette virgule gigantesque entre l'Eurasie et le Pacifique : Nihon. Le Japon. J'ai tenté d'épuiser l'énergie qui me pousse à apprendre et à apprendre dans l'espoir de trouver je ne sais quel repos, et je n'y suis pas parvenu. Le Japon sans cesse place l'esprit en éveil, l'aiguillonne dès qu'il baisse la garde. Le Japon n'étanche jamais la soif de savoir, tant le savoir, là-bas, est enfermé dans des poupées gigognes à l'infini, à moins que ce ne soit dans un labyrinthe de miroirs renvoyant quelque éclat jusqu'au plus profond des ombres.
Ceci est le journal de quatre mois ayant eu comme camp de base, à l'été et à l'automne 2012, la villa Kujoyama, à Kyoto. Prions tous les kamis de toutes les montagnes pour que, sur les hauts de Kujo, cette villa continue d'exister longtemps, pour le bonheur de ceux qui m'y succèderont.
Ethnologue et fin connaisseur des mythes, un homme part se reposer dans une petite pension, au coeur d'une forêt.
Il y croise un randonneur qui lui relate d'étranges et terrifiantes rencontres. très vite, l'antique forêt produit sur le cerveau du narrateur son envoûtant travail : mythe et réalité se confondent. la puissante nature, la mémoire des temps anciens, une série de faits troublants et l'image obsessionnelle d'une femme inconnue : le lecteur est pris dans ce rêve éveillé aux frontières du visible et de l'invisible, du présent et du passé, du monde intérieur et du monde extérieur.
Le mystère des trois frontières, court roman, est suivi de huit récits mythologiques dans lesquels l'auteur du général solitude bouscule une nouvelle fois le temps et l'espace.
Quatre récits, quatre personnages en quête d'une révélation. Un écrivain inconnu, puis Kafka, le premier empereur de Chine (qui aspire à devenir immortel) et un physicien qui veut percer le mystère de la naissance de l'univers, masqué par le " mur de Planck ".
Dans des villes d'Europe ou dans le passé de la Chine, ou encore dans le Japon d'aujourd'hui, ces personnages recherchent leur propre " dao ". Si la révélation finit tôt ou tard par se dessiner, elle n'est pas nécessairement celle qu'ils croyaient. Mais qu'ils attendent l'élixir de longévité ou l'apparition du mont Fuji, ils finissent par comprendre qu'en matière de quête, l'essentiel n'est peut-être pas d'atteindre le but. Que souhaitent-ils, en définitive ? Savoir ce que cache l'étrange " mur de Planck ", ou bien chercher ce qu'il cache ?
" Trois mois, maintenant, que Max était parti. Son sixième sens avait dû capter un signe avant-coureur. C'est fin juillet qu'il avait franchi le pas, et quel pas pour leur couple étrange. Dès les balbutiements de leur liaison, Rita s'était résolue à respecter l'instinct de liberté de cette bête sauvage, Max. Il mûrissait sa décision depuis des semaines et elle redoutait qu'il ne tranche. "