« De l'âge de 6 ans à celui de 20 ans, j'ai passé toutes mes vacances dans un Home d'enfants situé dans une vallée paradisiaque, en Suisse. Une vie à la dure, des heures de marche dans la montagne, des punitions, des frites : tout me plaisait. Le chalet était tenu par Karl et Anne-Marie Ammann, avec leurs enfants Patou et Vava. Ils ont été ma famille d'adoption alors que mes parents étaient absents. Trente ans après, je suis retournée dans la vallée. Je l'ai retrouvée intacte. J'ai commencé à écrire un livre, je souhaitais qu'il soit tendre et pur comme ce passé. Et voilà que commençant ce livre, j'ai appris qu'il y avait eu mensonge au paradis. Patou était en prison pour escroquerie, il avait passé sa vie à mentir et à voler. Sa soeur Vava, mon amie d'enfance, souffre de délires paranoïaques. Elle est schizophrène, ne sort plus de chez elle, passe ses journées sur les réseaux sociaux. Sidérée, j'ai enquêté de manière obsessionnelle. Que leur est-il arrivé ? Pourquoi ont-ils renoncé à la réalité pour vivre au pays du mensonge ? Mais répondre à ces questions n'était pas suffisant. Pour écrire enfin la vérité, avoir la force de l'accepter, il fallait que je me regarde en face. Pourquoi, alors que j'avais été si heureuse dans cette vallée, n'y étais-je jamais retournée ? Il a fallu que je termine une première fois ce livre pour admettre mon aveuglement. Moi aussi je mentais. En enquêtant sur le passé des autres, j'ai pu ouvrir les yeux sur le mien. Je devais tout réécrire, en acceptant la face triste de ma propre enfance, la face violente de ma vie d'adulte. Est-ce que mes livres précédents n'étaient pas des fictions alors que j'avais l'ambition d'écrire la vérité ? S'il faut « un coeur d'airain » pour accepter la réalité, j'étais enfin prête à le faire. » Colombe Schneck
« C'est arrivé d'un seul coup, et voilà que j'entre dans un monde différent, où il n'est plus question de devoirs à faire, de films à voir, de copines à inviter ou à éviter, mais de vie et de mort, de ma vie, de mon avenir, de ma liberté, de ce qui se passe dans mon corps, qui peut être la vie ou rien et dont je suis responsable. ».
Dans Dix-sept ans, la romancière se découvre enceinte alors qu'elle a l'âge des premières amours et du bac. Elle décide de ne pas garder l'enfant, mais l'épreuve de l'avortement transforme la jeune fille désinvolte qu'elle était et la fait passer dans l'âge adulte.
Dans La Tendresse du crawl, une femme raconte son histoire d'amour douce et douloureuse avec Gabriel, un homme qui l'assure de la sincérité de son amour mais dont le comportement incertain laisse planer un doute sur la solidité de leur relation.
Frederick a quarante et un ans, il est professeur de littérature, spécialiste de Flaubert, noir, marié, père d'une adolescente et vit, au moment des faits, dans une jolie maison en brique à Brooklyn. Frederick trompe sa femme. Sa maîtresse s'appelle Esther, elle est blanche, juive, parisienne, évidemment plus jeune. Elle vient de terminer ses études de journalisme. Elle est en stage pour trois mois à New York. Cet adultère est un événement minuscule, mais la vie personnelle est plus importante que les mouvements du monde, tant qu'on a la capacité d'y échapper.
Pourtant ce sont bien les mouvements du monde qui vont rattraper Frederick et Esther. Dans les archives, les traces des émeutes d'août 1991 sont nombreuses, elles mentionnent l'accident de voiture qui a causé la mort d'un petit garçon de sept ans et l'assassinat d'un jeune homme dans une rue de Brooklyn, mais rien sur leur amour et leurs peaux nues.
Ce livre est le récit d'une enquête. C'est une histoire de haine et une histoire d'amour.
Quand j'évoque mon père devant ses proches, bientôt trente ans après sa mort, ils sourient toujours, un sourire reconnaissant pour sa générosité. Il répétait, il ne faut laisser que des bons souvenirs. Il disait aussi, on ne parle pas des choses qui fâchent. À le voir vivre, on ne pouvait rien deviner des guerres qu'il avait traversées.
J'ai découvert ce qu'il cachait, la violence, l'exil, les destructions et la honte, j'ai compris que sa manière d'être était un état de survie et de résistance.
C.C.
Appuyé sur un rigoureux travail d'archives, ce récit retrace le parcours d'un homme qui a traversé le siècle, avec élégance et humour. Une enquête qui livre tout - de la complaisance de l'administration dans la dénonciation des juifs aux rapports d'une fille avec son père.
« Sur les riches, sur les bourgeois, on croit savoir d'avance, c'est comme les cochons, on ne les aime pas.Selon un excellent dictionnaire des synonymes, borné, commun, conformiste, conventionnel, égoïste, étriqué, formaliste, grossier, lourd, moyen, pantouflard, philistin, médiocre, singe, trivial, vulgaire, c'est la même chose. Les bourgeois sont malheureux et c'est leur faute. Ils sont là, à geindre avec leurs problèmes de riches, leurs dépressions, leurs régimes, les travaux dans leur appartement, la poussière, leurs domestiques, la queue aux télésièges. Quant aux bourgeoises ? Grimaçons ! Un truc étriqué, mal baisé, maigre, pas tendre, la peau trop tendue, les pieds serrés dans des escarpins.Esther et Héloïse se sont rencontrées en sixième, elles sont dans la même classe à l'école Alsacienne, une école privée parisienne, une école pour bourgeois libéraux, les pires, ceux qui ont toutes les chances, sans les règles. Elles sont donc des filles à papa, des gosses de riches, la cuillère en argent dans la bouche, pendant longtemps elles ne connaîtront rien d'autre, des visières sur les yeux, leurs pistons, leurs vacances, les meilleures places dans le train. Qu'elles souffrent comme tout le monde, qu'on les enferme, qu'elles subissent ce que toutes les petites filles, les adolescentes, les femmes du monde subissent ! Il n'y a pas de raison qu'elles échappent, parce qu'elles sont nées dans les bons quartiers, au sort qui leur est réservé.
Pourquoi Héloïse et Esther et pourquoi pas nous ? C'est injuste.On peut les détester de ne rien savoir au-delà de ce qu'elles ont, c'est facile et cela arrivera, et elles seront punies, enfin surtout Héloïse. » Une amitié naît entre deux petites filles de bonne famille qui se ressemblent, grandissent ensemble et suivent le même chemin : elles se marient, ont des enfants, divorcent en même temps, ont des histoires d'amour similaires... jusqu'au jour où la mort frappe à la porte de l'une d'entre elles. Une fable drôle et amère sur la bourgeoisie, l'amitié et la mort.
A l'âge des premières amours et du baccalauréat, la romancière se découvre enceinte. Elle décide de ne pas garder l'enfant, mais l'épreuve de l'avortement transforme la jeune fille désinvolte qu'elle était et la fait passer dans l'âge adulte.
« J'avais connu une succession d'hommes, pourtant je passais davantage de temps à imaginer l'amour qu'à le vivre. J'avais si peur de la réalité.
Et puis je retrouve Gabriel, croisé au lycée, à quinze ans.
Tout au long de nos neuf mois d'amour, la peur revenait s'installer. Parfois je l'imaginais avec une autre, le plus souvent disparu, blessé, mort.
La première fois, il ne m'avait pas téléphoné pendant 24 heures. Le lendemain, il était là, devant moi, me souriant et moi souriant de mon inquiétude.
La dernière fois, il devait me rejoindre à la piscine. Il m'avait prévenue de son retard et je comptais les longueurs, dix de brasse, dix de crawl. Il n'était toujours pas là pour les dix dernières en dos crawlé. Il ne viendrait jamais, il m'avait oubliée, quittée déjà, il avait eu un accident, il était dans le coma... Dans le vestiaire, j'ai cherché mon téléphone, il m'avait laissé plusieurs messages. Mon amour, mon coeur, désolé, je t'attends devant l'entrée de la piscine.
Il disait qu'il n'avait aucun doute sur l'amour qu'il ressentait, j'étais la femme de sa vie. Mais il ne pouvait rien m'assurer, l'amour entre un homme et une femme n'était pas indéfectible.
Je devais m'habituer à l'incertitude de notre amour. »C.S.Un homme, une femme, des retrouvailles. Et l'amour, enfin, peut-être.
Née en Bolivie en 1967, Azul doit quitter son pays pour trouver du travail et de l'argent. Abandonnant sa famille et ses coutumes, elle se rend à Paris où elle se confronte à un monde froid qu'elle ne comprend pas. Les riches personnes qui l'emploient ne voient pas la vie de la même manière qu'elle, mais Azul n'a pas le choix.
Paris, années 2000. Toutes les nuits, une petite fille prénommée Salomé fait des cauchemars. Ghetto de Kovno, en Lituanie, 1943. Une autre petite Salomé ne survit pas à la guerre. Pour l'auteure, il y a un lien entre ces deux fillettes, qu'elle reconstitue en se plongeant dans l'histoire de sa famille. Prix Thyde Monnier 2012.
La narratrice relate son enfance passée rue du Val-de-Grâce, une enfance heureuse, évoquant les odeurs, les moindres recoins, les confiseries de la boulangerie, ses rêves de princesse de contes de fées, l'atmosphère de magie qui fait oublier le terrible épisode de la Shoah.
Dans un roman d'amour, ils se retrouve-raient et se diraient qu'ils n'ont jamais aimé personne d'autre.
Peut-être même aurait-elle dit "oui" la première fois, au collège. ou il lui aurait demandé une deuxième fois d'être "sa petite chérie", comme elle l'espérait tant. ils auraient été leur premier amour. a présent, ils ont quarante ans, oseront-ils enfin le vivre?
Ce roman dessine le portrait de Denise Glaser, femme de la télévision française célèbre puis oubliée, et met en miroir la vie de Jeanne Rosen, journaliste et auteure d'un livre au succès immérité, qui ressent les fragilités de la gloire. Un hommage et une réflexion sur les revers de la célébrité.
Par hasard, comme toujours, comme souvent, parce qu?elle s?ennuie dans une maison de campagne, une jeune femme, Colombe Schneck, feuillette un vieux numéro de Paris Match de 1981 sur lequel elle vient de tomber. Charles et Diana sont en couverture et l?hebdomadaire publie les bonnes feuilles d?un livre à paraître qui retrace les histoires criminelles les plus sordides de l?après-guerre. On devine la jeune femme très troublée quand elle découvre le titre de l?une de ces histoires : L?increvable Monsieur Schneck.
Ce M. Schneck était le grand-père de Colombe. Elle a perdu ses parents, mais sa grand-mère, heureusement, vit toujours et confirme qu?il s?agit bien du même homme, son mari, Max Schneck, assassiné en 1949 par Simon, son jeune amant. Les journaux de l?époque, de L?Aurore à France-Soir, font de ce fait divers « sanglant » leur feuilleton de l?année. La jeune femme se demande comment elle a pu ignorer ce secret aussi longtemps sans jamais rien soupçonner. Dès lors, la recherche de la vérité devient obsessionnelle. Colombe Schneck décide de retrouver coûte que coûte Simon, le meurtrier de son grand-père. Elle apprend qu?il a été arrêté peu de temps après son geste criminel, qu?il a avoué, qu?il a été condamné à onze ans de travaux forcés à Cayenne, qu?il en a effectué sept seulement avec une remise de peine? Et puis, à ce moment-là, les pistes divergent et le lecteur du livre de Colombe l?accompagne dans son enquête, ne lâche plus la moindre information : il y a tant d?interprétations possibles.
En feuilletant un vieux numéro de Paris-Match, Colombe Schneck tombe sur un article consacré aux histoires criminelles les plus sordides de l'après-guerre et s'arrête sur ce gros titre étonnant : "L'increvable Monsieur Schneck". Enquête menée, elle obtient la confirmation qu'il s'agit bien de son grand-père, Max Schneck, assassiné par son jeune amant Simon en 1949. Le corps découpé en deux sera transporté dans des valises sanglantes et fera l'objet d'un voyage macabre. Les journaux de l'époque, de L'Aurore à France-Soir, font de ce fait divers leur feuilleton de l'année. La jeune femme se demande comment elle a pu ignorer ce secret aussi longtemps sans jamais rien soupçonner. Dès lors, la recherche de la vérité devient obsessionnelle.
Leur rencontre est solaire - sous le ciel de Rome, en ce printemps 1967, comment pourrait-il en être autrement ? Il est assistant-costumier sur le nouveau film de Louis Malle dont elle partage, avec Alain Delon, la tête d'affiche. Et il n'en revient pas, lui, le petit juif marocain d'Oujda pas très doué avec les femmes, que la plus belle et la plus connue d'entre elles, celle dont on tombe instantanément amoureux, s'éprenne de lui quand elle peut avoir, et a, tous les hommes qu'elle désire. Et pourtant...
Pendant trois mois, à Rome puis Paris, avenue Paul-Doumer, chez " Bri ", ils vont vivre un amour fou, au nez et à la barbe des sbires de Gunther, son mari milliardaire. Des nuits insolentes de plaisir, des fous-rires de gamins, une complicité de vieux amants, la peur irraisonnée de se perdre alors qu'on sait que c'est inéluctable...
De cette passion qui, selon ses propres mots, lui a " appris à aimer ", F. garde des dizaines et des dizaines de mots d'amour auxquels il n'a jamais su répondre. Jusqu'à ce que, trente ans plus tard, trouvant chez son libraire de l'avenue Mozart l'autobiographie de " Bri ", il ne s'en juge enfin capable et, qu'à son tour, il ne commence à écrire la longue lettre qui compose ce livre.
À l'image de son héroïne, un roman lumineux, aussi scandaleusement libre que terriblement attachant.
Pendant un an, deux grandes nageuses se sont retrouve´es chaque semaine pour tester les quarante-deux piscines de la capitale.
Ensemble, Colombe et Marine ont tout e´tudie´ : adresses, tarifs, qualite´ de l'eau, fre´quentation dans les lignes, proprete´ des vestiaires, tempe´rature des douches, e´le´gance de la construction. Les deux soeurs ont fait des longueurs, elles ont bavarde´ avec les habitue´s, le caissier, les mai^tres-nageurs. Colombe a observe´, note´, Marine a illustre´, avec humour et subtilite´.
Elles ont aussi de´niche´ les bonnes adresses ou` se poser en sortant de l'eau : dans un cafe´, une pa^tisserie, un parc ou un bistro. Ce livre est une exploration ine´dite d'un Paris sportif, vivant et intime.
Je suis quelqu'un qui a toujours eu beaucoup de chance dans la vie, j'ai été créé pour apporter de la joie, et j'ai été bien aimé. Mon inventeur, Alexander Calder, m'a construit en deux parties. Je suis bien solide sur mes trois jambes en métal. Elles sont colorées en orange. Ma tête et mes bras sont jaunes, bleus, rouges et noirs, et toujours en mouvement. J'appartiens à une grande famille, celle des Stabiles. Nous avons chacun notre personnalité. Certains sont immenses, d'autres minuscules. Moi, je suis tout petit.
Ainsi commence la véritable histoire d'un petit Stabile de Calder : on découvre le soin que lui apporta son créateur, ses pérégrinations à travers le monde et l'attachement particulier, quasi filial, que lui voua le collectionneur Antoine Javal, qui en avait fait l'acquisition au sortir de la guerre. Surtout, l'histoire s'achève sur ses émouvantes retrouvailles avec un autre stabile...
Avec lequel il avait échangé ses bras !
Les Bijoux d'Hiver sont une collection de nouvelles au concept assez particulier mais qui peut se résumer en peu de mots... et de chiffres : un hôtel de charme à Arcachon, quatre auteurs invités, quatre nouvelles, et un recueil original au doux parfum iodé. A l'origine, une invitation lancée au hasard, un écrivain perdu dans les couloirs de l'Hôtel Ville d'Hiver, puis deux, trois et quatre qui font le compte. L'an dernier, la première édition des Bijoux d'Hiver entremêlaient avec succès des textes d'Hervé Le Corre, Nathalie Bernard, Jonathan Hénault et Arnaud Cathrine, dont les doux maux furent illustrés avec grâce par le talentueux Guillaume Trouillard. Un an plus tard, les couloirs de l'Hôtel Ville d'Hiver d'Arcachon se sont remplis de nouvelles (fortes) têtes venues d'horizons divers et au style diamétralement opposée : la romancière et journaliste Colombe Schneck (17 ans, L'Increvable Monsieur Schneck...) s'essaie avec succès au genre érotique, l'hilarant Jean-Claude Lalumière (Comme un karatéka belge qui fait du cinéma, Le Front Russe...) nous livre une nouvelle d'un cynisme désopilant, la scénariste Pauline Baer (Anthologie de la Plage, J'étais à Nuremberg...) construit patiemment l'aventure d'une cadre quadra en chute libre, tandis que la grande Simonetta Greggio (Dolce Vita, Les Nouveaux Monstres...) brosse avec le talent le portrait troublant de l'incroyable star italienne Loredana Berté.